Enlèvement en France d’un opposant au régime algérien : trois hommes mis en examen pour terrorisme

Trois hommes ont été mis en examen à Paris, soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement d’Amir Boukhors, un opposant au régime algérien. L’un des suspects travaille dans un consulat d’Algérie en France. Les faits sont désormais qualifiés d’infraction à caractère terroriste.
Enlèvement en France d’un opposant au régime algérien : trois hommes mis en examen pour terrorisme
Illustration. (Sergey Novikov / Shutterstock)
Par Actu17
Le samedi 12 avril 2025 à 10:33

Trois hommes ont été mis en examen ce vendredi 11 avril 2025 à Paris, soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement de l’influenceur algérien Amir Boukhors, également connu sous le pseudonyme "Amir DZ", survenu fin avril 2024.

Les trois suspects sont poursuivis pour "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste", a indiqué le parquet national antiterroriste (PNAT). Ils sont également mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle". Ils ont été placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention (JLD).

Parmi les mis en cause figure un homme employé dans l’un des consulats d’Algérie en France. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, "la question de l’immunité diplomatique se posera dans la procédure". L’individu concerné ne possède pas de passeport diplomatique mais un passeport de service.

Amir Boukhors est une figure médiatique connue pour ses prises de position contre le régime algérien. Selon son avocat, Me Eric Plouvier, interrogé par l'AFP, il avait été "l’objet de deux agressions graves, une en 2022 et une autre dans la soirée du 29 avril 2024". Ces faits avaient initialement été pris en charge par le parquet de Créteil (Val-de-Marne), avant que le PNAT ne se saisisse de l’enquête en février dernier.

Ce changement de juridiction s’explique, selon Me Plouvier, par la nature des faits et leur contexte géopolitique : "Ce changement de juridiction, avec l’ouverture d’une information judiciaire, montre qu’une puissance étrangère, l’Algérie, n’a pas hésité à mener une action violente sur le sol français par l’intimidation et la terreur de nature à porter atteinte à la vie".

Un employé du ministère de l'Économie mis en examen

Par ailleurs, Amir Boukhors est cité dans une autre procédure judiciaire instruite par le parquet de Paris. Dans ce dossier distinct, un employé du ministère français de l’Économie a été mis en examen en décembre dernier. Il est soupçonné d’avoir transmis des informations sur des opposants algériens, dont Amir Boukhors, à "une personne de nationalité algérienne travaillant au consulat d’Algérie de Créteil", selon le parquet de Paris. D’après une source proche de cette seconde enquête, certaines des personnes visées par ces transmissions d’informations ont ensuite été "victimes de violences, menaces de mort ou tentative d’enlèvement".