Le dimanche 13 février 2022 à 17:21 - MAJ dimanche 13 février 2022 à 17:47
La préfecture de police a annoncé ce dimanche l'ouverture d'une enquête administrative après la diffusion d'images au JT de 20 heures de TF1, montrant une intervention des policiers sur la place Charles-de-Gaulle à Paris (8e), en marge du rassemblement du "Convoi de la liberté". Sur cette séquence très commentée sur les réseaux sociaux, on aperçoit l'un des agents qui pointe son arme sur une automobiliste. Selon nos informations, cette intervention fait suite à un refus d'obtempérer de cette conductrice, qui a été interpellée et placée en garde à vue.
Une vidéo circule actuellement sur les réseaux sociaux à la suite d'une intervention de police sur les Champs-Élysées. Le préfet de Police fait diligenter une enquête administrative interne. pic.twitter.com/9ig68riaBs
— Préfecture de Police (@prefpolice) February 13, 2022
Tout est parti d'un contrôle routier au niveau des Champs-Élysées peu après 13 heures ce samedi. Un équipage de la 32e compagnie d'intervention (CI) de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) a ordonné à la conductrice de cette voiture de marque Lexus, originaire de l'Hérault, de s'arrêter pour un contrôle. Un drapeau français avec l'inscription "Liberté" dépassait de la fenêtre de son véhicule. Le préfet de police a interdit tout rassemblement en lien avec ce "convoi de la liberté", dans un arrêté, de vendredi jusqu'à lundi inclus.
"Elle a refusé de s’arrêter malgré plusieurs injonctions"
L'un des policiers fait signe à l'automobiliste de s'arrêter. Elle aurait acquiescé et se serait déportée vers la droite, ralentissant. Les policiers s'arrêtent et descendent de leur voiture pour débuter le contrôle normalement. Mais la conductrice redémarre soudainement vers la place Charles-de-Gaulle. Les fonctionnaires la suivent et allument leur gyrophare et leur sirène deux-tons.
Un policier a braqué son arme sur un automobiliste du convoi de la liberté. #ChampsElysees #convoisdelaliberte #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/GfAMQIj9Uw
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) February 12, 2022
Ils la rattrapent au niveau de la place en la doublant. C'est cette scène qui a été filmée puis diffusée par nos confrères de TF1. Les policiers sortent de leur voiture alors que la suspecte a toujours les mains sur le volant. Cette fois, ils ne prennent aucun risque : l'un des agents sort son arme et la pointe sur la conductrice, en lui ordonnant de couper le contact de son véhicule. "Je ne vois pas où est le problème", réagit Yoann Maras, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale Paris. "La conductrice fait un refus d’obtempérer et ce, sur plusieurs centaines de mètres, mettant en danger la population. Elle a refusé de s’arrêter malgré plusieurs injonctions, notre collègue sécurise juste son intervention par cette sortie d’arme afin de figer la situation", détaille-t-il. "Des blessés sur des refus d'obtempérer, il y en a chaque semaine en France", rappelle Loïc Walder, délégué national du syndicat UNSA Police. "La sortie d'arme de notre collègue n'a pour seul but que de figer une situation pouvant être dangereuse. Cette personne est alors interpellée en toute sécurité".
Elle refuse de sortir de sa voiture
Une fois le moteur éteint, le policier range son arme. La conductrice et sa passagère refusent dans un premier temps de descendre. "La passagère est finalement sortie, mais les policiers ont dû aller chercher l'automobiliste sur son siège, qui a été interpellée", indique une source proche de l'enquête. Cette dernière, qui est âgée de 60 ans, a été placée en garde à vue. Durant leur intervention, les policiers ont été pris à partie par une foule. Une enquête a été ouverte et confiée à l'Unité de traitement judiciaire des délits routiers (UTJDR).
Des incidents ont éclaté dans l'après-midi, jusque dans la soirée, sur les Champs-Élysées, à l'arrivée de manifestants du "convoi de la liberté". En fin de journée, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que 54 personnes avaient été interpellées, tandis que 337 ont été verbalisées.