Le mercredi 20 septembre 2023 à 16:49
L'interpellation en plein cours, ce mardi, d'un collégien de 14 ans, soupçonné de harcèlement et de menaces de mort envers une lycéenne transgenre de 15 ans, à Alfortville (Val-de-Marne), a suscité de nombreuses questions. Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation nationale, s'est exprimé ce mercredi lors d'un point presse, au sujet de cette affaire : "Je comprends que ça puisse interroger mais on a besoin tout à la fois, d’autorité et de sérénité". Selon le ministre, les messages envoyés par le collégien étaient "d'une violence absolue", contenant "des menaces d'égorgement, des incitations au suicide", ce qui nécessitait une "réaction rapide".
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a également insisté sur la nécessité d'agir promptement pour combattre "le fléau du harcèlement" et protéger les enfants. "Sur le fond, combien de fois ces derniers mois avons-nous eu à pleurer, à la suite de la mort tragique d’un enfant qui s’est donné la mort parce qu’il était harcelé ?", a-t-il questionné.
L'affaire a éclaté lorsque les parents de la victime, scolarisée au lycée Maximilien-Perret d’Alfortville, ont été reçus par la proviseure de l'établissement. Une main courante a ensuite été déposée, mentionnant des messages homophobes et des menaces de mort reçus sur Instagram. Le rectorat de l'académie de Créteil avait annoncé dans la matinée vouloir "comprendre dans quelles conditions des policiers ont pu être amenés à intervenir dans un établissement scolaire pour procéder à l’interpellation d’un élève en classe".
«On va t'égorger, on va te faire une Hitler»
Les menaces étaient d’une extrême gravité : "On va t'égorger, on va te faire une Hitler", "casse-toi vas mourir, suicide-toi sale PD, travelo". Le collégien a reconnu les faits et a exprimé des regrets, justifiant son comportement par "un excès de colère qu'il n'a pas pu contrôler".
Une enquête pour "violences ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours" et "menaces de mort" a été ouverte. Le parquet a retenu comme circonstance aggravante le fait que ces infractions aient été commises en raison du genre ou de l’orientation sexuelle de la victime. Le collégien, qui a exprimé des regrets durant sa garde à vue, a été déféré devant un magistrat et s'est vu notifier par le ministère public d'une mesure éducative, définie comme "une activité au profit de la collectivité" à effectuer dans les prochaines semaines.