Le samedi 11 novembre 2023 à 16:49
"C’est une équipe particulièrement bien organisée, très professionnelle et qui cloisonnait au maximum son réseau". Ces paroles sont celles d’un enquêteur qui a pris part, pendant de longues semaines, aux investigations qui ont abouti au démantèlement de l'un des plus importants réseaux alimentant l’agglomération nantaise en produits stupéfiants. Une agglomération nantaise en proie à la multiplication de règlements de compte, ces derniers mois, en lien avec l’économie souterraine générée par un intense trafic de drogue.
Le 26 septembre dernier, onze suspects ont été interpellés au cours d’un coup de filet déclenché par les policiers de la direction territoriale de la police judiciaire de Nantes (Loire-Atlantique), confirmant une information initiale de Presse-Océan. Selon nos informations, cette vague d'arrestations a été décidée le jour même, après la saisie de 22 kg de cocaïne à 380 km plus au nord de la cité des Ducs. Une "prise" réalisée par les enquêteurs de la police judiciaire parisienne après la fouille des bagages d’une jeune touriste, originaire d'Orvault (Loire-Atlantique), de retour d’un séjour en République dominicaine à l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne).
"On a tout de suite fait le lien avec un de nos objectifs, identifié comme étant la courroie de transmission entre des narcotrafiquants franco-marocains et plusieurs points de deal de l’agglomération nantaise", poursuit la même source. "On a ensuite établi que ce suspect avait financé l’aller-retour de cette habitante d’Orvault à destination des Caraïbes. Elle a servi de mule à ce réseau".
Plus de 2 millions d'euros blanchis par ce réseau
Un réseau particulièrement actif, dont les premières ramifications étaient apparues après la saisie, le 30 mai 2022, de 365 kg de cocaïne dissimulés dans deux containers stockés dans le port de Montoir-de-Bretagne. "Après cette importante saisie, on est parvenu à matérialiser l’ampleur du trafic mais pas toujours les voies d’acheminement, ni la logistique mise en place par ces trafiquants", reconnaît encore la même source. "On a cerné le principal suspect, âgé de 31 ans, en lien avec des donneurs d’ordre au Maroc et l’un des circuits de blanchiment de ce réseau en Ile-de-France".
Toujours selon nos informations, les membres de cette équipe auraient acheminé plus de deux millions d'euros, en l’espace de dix mois, vers la banlieue parisienne.
Montres de luxe et 44 000 euros en numéraire
Les perquisitions effectuées aux domiciles des onze suspects interpellés le 26 septembre ont permis de découvrir 44 000 euros en argent liquide, des montres de luxe, de la maroquinerie et des vêtements hauts-de-gamme. Dix suspects ont été finalement mis en examen, puis placés en détention provisoire. Le onzième a été remis en liberté. Les investigations se poursuivent pour remonter la piste des donneurs d’ordre installés au Maroc.