«La police tue partout» : le préfet du Val-d’Oise porte plainte après les propos du député LFI Aurélien Taché

Le préfet du Val-d'Oise a porté plainte contre le député LFI Aurélien Taché après la publication d'un message sur X où il affirme que "la police tue partout". L'affaire a entraîné des réactions de plusieurs responsables politiques et préfets.
«La police tue partout» : le préfet du Val-d’Oise porte plainte après les propos du député LFI Aurélien Taché
Aurélien Taché à Paris, le 17 janvier 2023. (Vincent Isore / IP3 Press / Maxppp)
Par Actu17
Le mercredi 20 août 2025 à 22:18

Le préfet du Val-d'Oise, Philippe Court, a annoncé ce mardi 19 août avoir déposé plainte contre le député La France insoumise (LFI) Aurélien Taché, après la publication d'un message sur X dans lequel l'élu écrivait que "la police tue partout". L'affaire, née de ce message, a pris une dimension nationale avec des réactions de responsables politiques et de préfets.

Le député de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) Aurélien Taché avait écrit le lundi précédent sur X : "La police tue partout. Dans le Val-d'Oise où je suis élu, comme dans les Deux-Sèvres où j'ai grandi."Il ajoutait : "Pensées à Gabriel et sa famille et bravo à ceux qui se battent pour sa mémoire."Gabriel, 33 ans, avait été blessé mortellement le 21 mai à Augé (Deux-Sèvres), près de Niort, par les tirs d'un gendarme intervenu pour un "tapage nocturne". Sa mère a depuis porté plainte.

«Diffamatoires, injurieux et mensongers»

Le préfet du Val-d'Oise a confirmé avoir saisi la justice, estimant que ces propos étaient "diffamatoires, injurieux et mensongers" à l'égard des policiers du département. Philippe Court a affirmé que "tenir de tels propos de la part d'un élu du Val-d'Oise qui vit dans le Val-d'Oise, c'est déshonorant et même indécent, sachant que 118 policiers y ont été blessés en 2024 en cours d'intervention."Il a invité Aurélien Taché "à retirer cette publication, déshonorante pour un élu valdoisien" et a déclaré apporter "tout [son] soutien aux policiers et gendarmes dans l'exercice de leurs missions".

De son côté, Aurélien Taché a réagi en refusant de revenir sur ses propos. "Il n'est pas question que je supprime mon message, on ne tente pas impunément de censurer la voix des parlementaires en France", a-t-il affirmé à l'AFP. "Je trouve choquant que l'Etat essaye d'étouffer les voix qui dénoncent les violences policières", accusant Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, d'organiser "une croisade politique contre de nombreux adversaires, avec les moyens de l'Etat".

Bruno Retailleau dénonce «les attaques irresponsables de certains élus aveuglés par la haine antiflics»

La polémique a entraîné d'autres prises de position. Sur X, Bruno Retailleau a dénoncé "les attaques irresponsables de certains élus aveuglés par la haine antiflics". Mardi soir, le député LFI Thomas Portes a apporté son soutien à son collègue Aurélien Taché, qu'il estime "ciblé par le préfet du 95 qui agit comme porte-flingue". Selon lui, "aucune intimidation ou menace ne nous fera céder dans le combat que nous menons aux côtés des familles de victimes de violences policières", citant notamment les noms de Nahel et d'Adama Traoré. "Une liste qui rappelle une réalité : en France la police tue", a-t-il conclu.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a répliqué sur X, affirmant son soutien "total" à Philippe Court et contestant directement les propos de l'élu insoumis : "Non, monsieur le député, la police ne tue pas".

La controverse a aussi trouvé un écho dans les Hauts-de-Seine. Le député LFI Aurélien Saintoul a accusé Philippe Court d'avoir "fait du zèle", estimant que "couvrir les abus, refuser même qu'on les évoque, c'est le contraire de sa mission". Le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, a réagi en affirmant que "le rôle des préfets est de soutenir les services de l'Etat quand ils sont injustement attaqués".