Le Bourget : Le maire visé par une plainte pour harcèlement sexuel

Une élue du Bourget (Seine-Saint-Denis) a déposé plainte contre le maire de la ville, Jean-Baptiste Borsali, pour des faits de harcèlement sexuel. Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire. L'édile évoque "un règlement de comptes".
Le Bourget : Le maire visé par une plainte pour harcèlement sexuel
Jean-Baptiste Borsali, en janvier 2023. (capture écran / YouTube)
Par Actu17
Le jeudi 15 juin 2023 à 11:24

Jean-Baptiste Borsali, le maire divers droite de la ville du Bourget, en Seine-Saint-Denis, est sous le feu des accusations. Une élue de sa ville a déposé plainte contre lui pour harcèlement sexuel le 26 mai dernier révèle Le JDD. Cette nouvelle intervient dans un contexte déjà tendu, avec une ambiance "délétère" au conseil municipal d'après l'édile.

Selon la plainte, déposée auprès des policiers de La Courneuve, l'adjointe a eu un échange de messages avec le maire le 24 août 2022. Après avoir envoyé des photos de ses vacances en famille en Espagne, dont un selfie au bord d'une piscine, elle affirme que Jean-Baptiste Borsali a entouré sa poitrine sur l'image, commentant : "ça te réussit les vacances, lol". La plaignante ajoute que le maire a propagé des rumeurs au sein des services municipaux, laissant entendre qu'ils avaient eu une relation sexuelle.

Cette dernière dénonce également le comportement déplacé de Jean-Baptiste Borsali lors des vœux de la ville, où il aurait suggéré l'installation d'"une barre de pole dance" pour elle. Des propos tenus "devant tout le personnel de mairie" souligne-t-elle. Elle signale aussi l'envoi de photos indécentes par le maire, mettant en évidence "ses attributs", à elle et à deux autres élues. Elle accuse également l'édile d'avoir dessiné des représentations obscènes sur des calendriers et des cahiers "des autres collègues".

Ces allégations ont conduit à l'ouverture d'une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel le 2 juin, comme confirmé par le parquet de Bobigny. L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne.

«Cette adjointe fait partie des élus frondeurs de ma majorité»

Interrogé par nos confrères, Jean-Baptiste Borsali se défend en affirmant que ces accusations sont le fruit d'une "manipulation pure et dure". Il explique l'envoi des photos inappropriées par le fait qu'il portait des "pantalons trop moulants". Selon lui, ces photos ont été envoyées sans aucune proposition sous-jacente et il affirme n'avoir entretenu qu'une "relation amicale" avec la plaignante. Il prétend aussi que celle-ci l'accuse maintenant pour se venger, car il lui a "retiré ses délégations en avril dernier".

Jean-Baptiste Borsali, 35 ans, qualifie cette affaire de "règlement de comptes". Il décrit une atmosphère tendue au conseil municipal. "Cette adjointe fait partie des élus frondeurs de ma majorité", assure-t-il au JDD. Il ajoute que depuis six mois, il "vit un enfer" avec cette équipe municipale qui cherche à "le salir par tous les moyens". L'édile se défend en précisant qu'il a de son côté reçu des photos de l'adjointe en maillot de bain ou "en train de manger une glace" de manière suggestive.

Condamné l'an dernier

En novembre 2022, Jean-Baptiste Borsali et une de ses adjointes ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis pour des actes de "menaces, violences ou intimidations" envers plusieurs policiers de La Courneuve. Cette condamnation était liée à un incident d'avril 2021, lors de l'enlèvement de véhicules-ventouses dans la cité du Gai Logis. Le maire n'a pas fait appel de cette condamnation.

De plus, l'adjointe condamnée aux côtés du maire est également visée par une plainte pour "violences sur une personne chargée d'une mission publique", portée par la même plaignante. Une déposition qui concerne des faits présumés survenus en juin 2021.