Le jeudi 10 novembre 2022 à 22:47
Porté disparu depuis lundi, un policier d'une quarantaine d'années a été retrouvé sans vie dans sa fourgonnette, une Renault Master, sur la commune de Hermonville (Marne) ce jeudi après-midi a-t-on appris. Selon les premières constatations, ce père de famille s'est suicidé en utilisant des médicaments et par une "intoxication au monoxyde de carbone" a indiqué le parquet de Reims.
Affecté à la CRS 33 de Reims, Eddy avait quitté le domicile familial situé à Bazancourt lundi matin pour se rendre au travail. Dans l'après-midi, il aurait alerté sa compagne qu'il ne rentrerait pas le soir, évoquant un repas entre collègues, et n'a plus donné signe de vie. Son téléphone aurait été éteint dans la soirée après avoir borné à Berru, à une quinzaine de kilomètres de son domicile.
Des recherches ont été effectuées par la gendarmerie mais n'ont rien donné. Des appels à témoins ont également été diffusés sur les réseaux sociaux.
Un précédent suicide en avril dernier
La CRS 33 avait déjà été frappée par un drame similaire en avril dernier alors que les policiers de cette unité étaient en déplacement à Ajaccio (Corse-du-Sud). Un policier de 47 ans avait utilisé son arme de service pour mettre fin à ses jours. Une tragédie qui aurait marqué Eddy, le défunt étant l'un de ses amis confie une source policière.
Le fonctionnaire aurait ensuite été touché par une dépression et a été désarmé. "Une mesure administrative habituelle dans ce genre de contexte", rappelle cette source. Suivi par un psychologue de la police nationale, Eddy avait un poste au garage de la CRS. Il était père d'un enfant de 11 ans.
Il s'agit, au moins, du 38ème suicide dans les rangs de la police nationale depuis le début de l'année, alors qu'une policière a mis fin à ses jours il y a près de trois semaines, dans le Gard.
Si vous ou l'un de vos proches avez des idées suicidaires, contactez le 3114, le numéro national de prévention du suicide, disponible 24h/24, 7j/7. Un professionnel sera à votre écoute.
Une ligne d’écoute est disponible pour les fonctionnaires de police victimes d’agressions ou de menaces au 0800 95 00 17, tous les jours, de 5 heures à 23 heures. Une cellule de soutien psychologique est aussi ouverte 24h/24 au 0805 230 405. Les appels sont « anonymes, confidentiels et gratuits ».
Trois associations luttent contre ce fléau des suicides dans la police nationale : SOS Policiers en Détresse (PEPS-SOS), Assopol, et Alerte police en souffrance (APS). L'Amicale de la Police Nationale propose également un "réseau d’écoute et de soutien".