Le jeudi 27 avril 2023 à 17:46 - MAJ jeudi 27 avril 2023 à 18:01
Le climat reste très tendu dans les quartiers Nord de Marseille. Les policiers ont saisi plusieurs Kalachnikovs mardi soir et trois suspects ont été interpellés par les hommes de la brigade de recherche et d'intervention (BRI), suite à des coups de feu dans le 14e arrondissement.
Peu avant vers 20h30, les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ont surpris des hommes en pleine transaction, dans le quartier des Micocouliers (14e) a appris Actu17. Deux véhicules étaient stationnés au niveau du chemin du Fontainieu, un fourgon et une Citroën C3. Mais les suspects repèrent la présence des policiers et remontent dans leur véhicule respectif, prenant la fuite.
Les forces de l'ordre parviennent à rattraper et stopper la C3 un peu plus loin. Les deux hommes à l'intérieur, âgés de 25 et 21 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue. Le plus âgé est déjà connu des services de police. Dans le coffre de la voiture, les policiers découvrent trois fusils de type Kalachnikov, quatre chargeurs et 32 cartouches de calibre 7,62, adaptées à ces armes de guerre. Les deux complices étaient vraisemblablement sur le point de les vendre.
Le fourgon n'a pas été retrouvé et la police judiciaire a été chargée de cette enquête. Les policiers vont chercher à déterminer la provenance de ces armes, qui apparaissent régulièrement dans les règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre de territoire, dans la cité phocéenne et dans le département des Bouches-du-Rhône.
Trois suspects sous surveillance
Plus tard vers 23 heures, des coups de feu ont été signalés sur le boulevard Louis-Villecroze, dans la cité des Marronniers (14e), comme l'a révélé La Provence. Des tirs à proximité d'un point de deal. Une fois sur place, les policiers n'ont pas trouvé de victime. Quatre étuis et une ogive de calibre 9 mm ont été découverts et saisis.
Les fonctionnaires apprennent ensuite par des témoins que les auteurs des tirs ont pris la fuite à bord d'une Audi RS3. Le véhicule est finalement retrouvé en feu peu après, dans le 13e arrondissement, au niveau de la traverse des Cyprès, à environ trois kilomètres du lieu des tirs. Les marins-pompiers ont éteint l'incendie. Une Kalachnikov a été découverte sur la banquette arrière.
Les trois auteurs présumés de ces tirs ne le savaient pas : ils étaient sous surveillance. Les policiers de la BRI sont allés les cueillir un peu plus tard. Âgés de 22, 23 et 25 ans, ils ont ensuite été placés en garde à vue.
Un homme de 63 ans tué, possible victime collatérale
Marseille traverse ces derniers mois, une période où les règlements de comptes sont devenus quasi quotidiens. Lundi soir dans la cité de la Busserine (14e), de nombreux coups de feu ont été tirés sur un ancien snack devenu un local associatif, non loin d'un point de deal. Âgé de 63 ans, Larbi Dekhil, a été abattu, touché à une dizaine de reprises. Cet homme - une figure locale - serait une victime collatérale. Un deuxième homme, âgé de 33 ans, a quant à lui été grièvement blessé.
Durant leurs constatations sur cette scène de crime, les policiers ont découvert près de 25 étuis de calibre 7,62 et six autres de calibre 9 mm. Une pluie de tirs qui dénote une nouvelle fois la détermination de tuer. Les auteurs ont pris la fuite.
«Deux clans qui sont lourdement armés»
La préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, a indiqué sur BFMTV ce mercredi soir, que trois commandos ont été "neutralisés" par les policiers durant le mois d'avril. "C'est une guerre que se livrent deux clans majeurs du trafic de stupéfiants à Marseille", a-t-elle détaillé. "Deux clans qui sont lourdement armés et qui se livrent cette bataille par des petites mains interposées qui se livrent à des assassinats".
"Ils se disputent le trafic de stupéfiants sur une bonne partie de la ville. Ils ont des intérêts dans plusieurs cités de la ville et par des petites mains, ils vont essayer d'intimider leurs opposants et d'essayer de récupérer leurs points de deal par la force, par la violence, par des coups de Kalachnikov", a décrit la préfète.
Une situation déjà évoquée par nos confrères du JDD il y a deux semaines. Deux caïds du narcobanditisme seraient les "propriétaires" de nombreux points stups sur les 123 qui ont été dénombrés par les autorités début mars. "Par le jeu des alliances entre clans, ces deux barons de la drogue, en fuite à l’étranger, sont soupçonnés d’avoir des intérêts dans d’autres cités que la Paternelle. C’est pour ça que le conflit originel a essaimé dans d’autres quartiers comme aux Micocouliers, au parc Kallisté, à Félix-Pyat, à la Busserine, aux Tourmarines, à Bassens ou encore à Font-Vert", a exposé une source judiciaire, à l'hebdomadaire.