Marseille : Un responsable de l'hôpital de la Timone soupçonné du viol de plusieurs de ses employées

INFO ACTU17. Un chef du service entretien de l'hôpital de la Timone à Marseille a été déféré ce jeudi en vue de sa mise en examen. Il est soupçonné d'avoir violé plusieurs de ses employées, sous la contrainte, depuis 2021. Trois victimes ont été recensées par les enquêteurs à ce stade.
Marseille : Un responsable de l'hôpital de la Timone soupçonné du viol de plusieurs de ses employées
L'hôpital de la Timone à Marseille. (Illustration / Antoine Tomaselli / Maxppp)
Par Stéphane Cazaux
Le jeudi 14 décembre 2023 à 17:17 - MAJ vendredi 15 décembre 2023 à 18:15

C'est un dossier sordide qui a été confié aux policiers de la sûreté départementale (SD) des Bouches-du-Rhône. Un chef du service entretien de l'hôpital de la Timone à Marseille (5e) est soupçonné d'avoir violé et agressé sexuellement plusieurs femmes qui étaient sous sa responsabilité, depuis 2021, selon les informations d'Actu17. Âgé de 52 ans, l'homme a été déféré ce jeudi et mis en examen, avant d'être laissé libre sous contrôle judiciaire.

L'affaire a débuté lorsque l'une des employées âgée de 26 ans a révélé avoir subi un viol de la part de son supérieur, dans un bureau de l'hôpital, pendant ses heures de travail. "Elle a expliqué qu'il avait commencé par tenir des propos déplacés, dès son entretien d'embauche", expose une source proche de l'affaire. "Elle décrit ensuite des gestes outranciers de nature sexuelle, jusqu'à ce viol qui aurait pris fin grâce à l'arrivée d'un autre collègue dans le bureau".

Plus tard, la jeune femme a reçu un appel anonyme d'une femme qui a insisté pour la rencontrer. Elle a fini par accepter ce rendez-vous. Cette femme de 34 ans était en réalité la conjointe de son chef, désireuse d'interroger l'employée sur ce qui s'était passé.

Elles décrivent des viols sous la contrainte

Les enquêteurs de la SD ont interrogé une seconde plaignante âgée de 37 ans. Cette dernière a déclaré avoir subi plusieurs viols de la part de son supérieur, alors qu'elle était en arrêt de travail, à son domicile. "Le suspect, qui venait lui rendre visite pendant la journée, lui aurait promis un contrat à durée indéterminée (CDI) si elle acceptait d'avoir des relations sexuelles avec lui", poursuit la même source. Quelques semaines plus tard, la trentenaire s'est vu proposer un contrat à durée déterminée (CDD). Un contrat qui n'a pas été renouvelé. "La plaignante affirme qu'après la signature de son CDD, elle avait refusé de recevoir de nouveau chez elle son supérieur durant les semaines suivantes", indique la même source. Les policiers ont par la suite identifié une troisième plaignante qui a déclaré avoir été violée sous la contrainte, par le suspect.

L'auteur présumé des faits a été placé en garde à vue ce mardi et interrogé durant 48 heures par les enquêteurs. Il a été mis en examen des chefs de "viols aggravés par plusieurs circonstances (sur une personne dans une situation de dépendance économique, par une personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions et en concours avec un ou plusieurs viols sur d’autres victimes)" et "harcèlement sexuel par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction", nous indique ce vendredi soir le parquet de Marseille.

L'homme de 52 ans a été placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention (JLD) "avec interdiction de se rendre sur le lieu de commission des faits et aux domiciles des victimes, obligation de suivi APCARS, interdiction de contact avec les victimes, et interdiction d’exercer une activité professionnelle au sein d’une société d’entretien". La suite des investigations permettra d'éclaircir les faits reprochés à cet homme, qui reste présumé innocent, et notamment combien de victimes il aurait fait.

Sollicité concernant cette affaire en fin d'après-midi ce jeudi, le service de communication des hôpitaux universitaire de Marseille (AP-HM) n'était pas joignable.