Le mardi 5 février 2019 à 20:05
Mediapart avait diffusé six enregistrements différents jeudi dernier, dans lesquels il est possible d'entendre des échanges entre Alexandre Benalla et Vincent Crase. Des discussions datées du 26 juillet dernier, alors que les deux hommes avaient déjà été mis en examen dans le cadre de l'affaire des violences durant la manifestation du 1er mai.
Au moment de ces enregistrements, les deux hommes avaient violé leur contrôle judiciaire puisqu'ils avaient interdiction d'entrer en contact.
Après la diffusion des six premiers enregistrements, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire des chefs d'« atteinte à l'intimité de la vie privée » et de « détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception et de télécommunications ou de conversations ».
Une perquisition avortée
Mediapart explique s'être opposé à la perquisition qui devait avoir lieu dans leurs locaux ce lundi matin dans le cadre de cette enquête : "La perquisition, par la contrainte ou la surprise, peut permettre de voir et récupérer des documents et informations confidentielles dans cette enquête au cœur du pouvoir mais aussi dans d'autres dossiers en cours."
Le média annonce toutefois avoir remis à la justice les six enregistrements diffusés, ainsi qu'un septième diffusé ce mardi.
🇫🇷 Affaire Benalla : Mediapart annonce avoir refusé une perquisition suite à ses révélations et à la diffusion d'enregistrements. https://t.co/DsBezzhAWv
— Actu17 (@Actu17) 4 février 2019
Un nouvel enregistrement diffusé
Dans ce septième enregistrement, les deux protagonistes évoquent notamment la destruction des preuves concernant l’enquête qui les visent :
"Et on efface tout à chaque fois. T’as effacé tout ce qu’il y avait dans ton téléphone ?" dit Alexandre Benalla.
"Bah, tout ce qui concerne Velours [la société de sécurité sous-traitante du contrat russe, ndlr]… Bien sûr, bien sûr… Chez les flics, ils ont pas pu regarder mon téléphone parce que je l’éteignais et je le rallumais à chaque fois. Ils n’ont pas mon code, hein. Pis, franchement, les trois flics, les trois flics n’étaient pas contre moi, loin de là même, le major qui a tenu l’enquête me disait que ça le faisait vraiment chier de faire ça." lui répond Vincent Crase.
"J’essaierais bien d’y aller cette nuit, mais le problème, c’est qu’il y a des flics devant…"
Les deux hommes évoquent ensuite la possibilité d'aller faire le ménage dans les locaux de la République en marche (LREM).
"Apparemment, y a une perquiz, [à LREM, ndlr] ouais. Bah, toutes mes affaires sont là », déclare Vincent Crase. « J’essaierais bien d’y aller cette nuit, mais le problème, c’est qu’il y a des flics devant… » poursuit-il.
Par ailleurs, selon Mediapart, les deux hommes ont continué d'échanger durant leur contrôle judiciaire, par le biais des pages « brouillons » d’une boîte mail dormante.