Le mercredi 3 juillet 2019 à 13:38
Le harcèlement scolaire est un véritable fléau qui peut conduire à des drames, comme ce fut le cas à Herblay (Val-d'Oise), où une jeune fille de 11 ans s'est suicidée il y a une dizaine de jours. Cette nouvelle affaire de harcèlement en milieu scolaire s'est déroulée près de Metz (Moselle), tout au long de l'année.
Une jeune fille de 11 ans, que nous appellerons Mathilde, est entrée en classe de 6ème en septembre dernier. Rapidement, deux de ses camarades l'ont prise en grippe et la situation s'est aggravée au fil des semaines raconte Le Républicain Lorrain. Elle a été la cible d'insultes, de ragots mais également de photos prises à son insu.
"Elle essayait de minimiser, par peur des représailles"
Le premier signalement des parents a été réalisé le jour où la jeune collégienne a expliqué qu'elle avait reçu des remarques à connotations sexuelles. Ses parents ont décidé d'en faire part au collège pour alerter la direction, qui a estimé que la situation allait se calmer.
Et c'est malheureusement l'inverse qui s'est produit explique la mère de la victime au journal régional. Cette dernière a d'ailleurs noté tous les faits rapportés par sa fille, dans un carnet. "Elle essayait de minimiser, par peur des représailles. Elle avait honte aussi. Elle pensait même que c’était de sa faute", explique-t-elle.
Menacée de mort dans une lettre
Plus tard dans l'année, l'une des deux harceleuses a fait un croche-pied à Mathilde qui était en béquilles. Le jour même, ses affaires ont été volées. Trois jours plus tard, la jeune fille a reçu une lettre où elle était menacée de mort. Sa mère a alors averti les gendarmes et une main courante a été déposée.
Les deux collégiennes en cause ont été exclues cinq jours à la fin de l'année 2018 et sont passées en conseil de discipline. Mais les faits de harcèlement ont quand même repris dès février raconte la mère de la victime, notamment durant les cours de sport. Les parents de Mathilde ont décidé de déposer plainte le 6 mars, après de nouvelles insultes et "l'impression que les enseignants" ne tenaient "pas compte de la souffrance" de leur fille, "c'était le trop-plein".
Les deux jeunes filles ont avoué les faits
Lors d'une confrontation à la gendarmerie, les deux mises en cause ont reconnu les faits. Elles ont été mises en examen et vont d'abord faire l'objet d'une mesure de réparation pénale. Les parents de Mathilde pensent désormais à changer leur fille de collège. Car les deux harceleuses ont de nouveau été exclues cinq jours après leur dépôt de plainte mais seront de retour à la rentrée prochaine.
Pour l'avocat de la famille, MeMehdi Adjemi, Mathilde risque d'être "punie une nouvelle fois", si elle est contrainte de changer de collège. "Tout ça aurait pu être évité si l’Éducation nationale avait pris les sanctions adéquates", a-t-il déclaré.