Le mardi 19 septembre 2023 à 18:50
C'est une affaire sordide de séquestration qui s'est déroulée dans le quartier Malakoff à Nantes (Loire-Atlantique). Deux hommes âgés de 20 et 27 ans ont été interpellés et mis en examen pour "actes de tortures et de barbarie en réunion" et "viols en réunion", entre autres, sur plusieurs victimes, rapportent Presse Océan et Ouest France.
Tout a débuté samedi matin, aux alentours de 10 heures, lorsque la police est intervenue dans un immeuble de la rue de Madrid, connu comme étant un point de deal. Une personne a composé le 17, se disant "inquiète" de ne pas avoir de nouvelles d'un proche résidant dans cet appartement. Les policiers se sont rendus sur place. A l'entrée du logement, ils ont été accueillis par un homme "apeuré" qui leur a rapidement dit être séquestré "depuis des jours". En fouillant l'habitation, ils ont trouvé deux femmes et un autre homme, "prostrés" dans une chambre obscure.
Arme dans la bouche et roulette russe
"Les deux femmes, âgées de 32 et 46 ans, ont été conduites dans une cave. Elles ont subi des violences sur tout le corps", a indiqué ce lundi Renaud Gaudeul, le procureur de la République de Nantes. Il a précisé qu'une arme avait été introduite dans la bouche des victimes, et que l'agresseur aurait "joué à la roulette russe". Les victimes ont également été entravées, une lame de couteau chauffée a été posée "sur plusieurs endroits de leurs corps", et leurs têtes auraient été immergées dans une baignoire. "L’une d'elles a également déclaré avoir été violée, à plusieurs reprises par les deux hommes interpellés", a ajouté le procureur.
À l'issue de leurs gardes à vue, les suspects ont été mis en examen pour les chefs d'accusation suivants : "arrestation enlèvement séquestration et détention arbitraire en bande organisée", "actes de tortures et de barbarie en réunion", "violences avec armes en réunion avec préméditation", "viols en réunion" et "trafic de stupéfiants".
Une affaire de trafic de drogue
D'après les explications du procureur, cette séquestration serait liée à une affaire de trafic de stupéfiants. Selon les déclarations de l'occupant des lieux, "ils [les suspects] lui reprochaient [au locataire] d'avoir perdu 10 000 euros", a précisé Renaud Gaudeul. Le juge des libertés et de la détention (JLD) devait statuer sur leur placement en détention provisoire dans la soirée.
Le dossier a conduit à l’ouverture d’une information judiciaire pour "séquestration avec actes de torture et de barbarie", "viol en réunion sous la menace d’une arme", "association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants". Les deux suspects, s'ils sont reconnus coupables, encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Les victimes ont été hospitalisées au CHU de Nantes et l’enquête est désormais dirigée par un juge d'instruction.