Le jeudi 14 avril 2022 à 12:21
Trois policiers municipaux de Nice (Alpes-Maritimes) ont été mis en examen. L'un d'entre eux a été placé en détention provisoire ce mercredi soir. Ces derniers sont accusés d'avoir séquestré et frappé un jeune homme de 21 ans dans la nuit de dimanche à lundi, à la suite de son interpellation. Une information judiciaire a été ouverte des chefs de "séquestration ou enlèvement pour faciliter un crime ou un délit suivi de libération avant le 7ème jour, violences aggravées par trois circonstances suivie d’ITT supérieur à 8 jours" indique le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, à Actu17.
L'un des trois agents est également poursuivi pour "menace réitérée de crime contre les personnes et menace ou acte d'intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter", ajoute le magistrat. C'est ce policier qui a été écroué "pour notamment éviter toute concertation frauduleuse et empêcher toute pression" souligne Xavier Bonhomme. Les deux autres suspects ont été laissés libres sous contrôle judiciaire et ont notamment l'interdiction d'exercer leur profession de policier municipal.
Ils encourent dix ans de prison
Les trois mis en cause encourent une peine de dix ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. L'enquête confiée à la sûreté départementale se poursuit sous l'autorité d'un juge d'instruction.
Ce sont cinq policiers municipaux qui avaient été placés en garde à vue ce lundi soir dans le cadre de cette enquête. Ces derniers se trouvaient dans un bar du quartier du Vieux-Nice durant la nuit des faits. Le plaignant est sorti de l'établissement et a tagué le véhicule sérigraphié des policiers. Il a ensuite été interpellé peu avant 5 heures par un autre équipage de la "PM", avant d'être remis à ces cinq agents. L'homme affirme qu'il a ensuite été conduit dans le quartier du Vinaigrier où il aurait été frappé avec des gants "coqués", mais également menacé de viol et de mort. Le plaignant, qui présentait des blessures au visage et des ecchymoses sur le corps, a déposé plainte lundi après avoir contacté l'une de ses amies qui est policière.
Des «faits d'une extrême gravité»
"Si ces faits étaient confirmés, toutes les procédures seraient engagées pour obtenir la révocation de ceux qui auraient commis ces faits et la ville se porterait partie civile", a réagi le maire de Nice, Christian Estrosi, dans un communiqué mardi. "J'ai immédiatement demandé au directeur général des services de suspendre à titre conservatoire ces agents", a-t-il précisé, évoquant des "faits d'une extrême gravité".