Nouvelle nuit de violences en France : 875 interpellations, 249 policiers et gendarmes blessés

La France a connu une nouvelle nuit de violences urbaines, marquée par de nombreuses dégradations, des pillages et des agressions contre les forces de l'ordre. Les incidents, répandus à travers le territoire, ont entraîné l'interpellation de plus de 800 personnes, selon le ministre de l'Intérieur. Face à l'ampleur des violences, des couvre-feux ont été instaurés dans plusieurs communes, dès jeudi, et une nouvelle cellule de crise sera présidée par Emmanuel Macron à 13 heures.
Nouvelle nuit de violences en France : 875 interpellations, 249 policiers et gendarmes blessés
Des violences urbaines ont éclaté dans de nombreux départements en France, dans la nuit de jeudi à vendredi. (DR / Clément Lanot / A17)
Par La Rédaction
Le vendredi 30 juin 2023 à 09:38 - MAJ vendredi 30 juin 2023 à 13:07

Mise à jour 13 heures : 875 personnes ont été interpellées en France, dont 408 pour la zone de la préfecture de police de Paris (Paris et petite couronne), pendant la nuit de jeudi à vendredi, selon le bilan définitif de la place Beauvau.

Nouvelle nuit de violences urbaines partout en France. De très nombreuses dégradations ont été signalées, des pillages et des agressions envers les forces de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que 667 personnes ont été interpellées partout sur le territoire, précisant qu'il avait donné "des instructions de fermeté". "Cette nuit, nos policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont encore fait face, avec courage, à une rare violence", écrit-il.

Selon des sources policières, de nombreux suspects interpellés sont jeunes, parfois très jeunes. "Entre 12 et 14 ans pour certains et entre 16 et 20 ans pour d'autres", précise-t-on.

249 policiers et gendarmes ont été blessés au cours de ces violences urbaines, a indiqué le ministère de l'Intérieur. La préfecture de police de Paris a annoncé de son côté que 307 personnes ont été interpellées dans la capitale, tandis que neuf pompiers et policiers ont été blessés.

Les faits qui se sont produits au cours de la nuit sont multiples et ont touché de très nombreuses régions et villes. A Paris, des pillages ont été signalés d'abord à Châtelet-les-Halles où quinze personnes ont été interpellées, mais également sur la rue de Rivoli. "Nous avons été débordés par les appels et le nombre de groupes d'émeutiers très mobiles", confie un gradé de la préfecture de police.

En banlieue parisienne, un dépôt de bus a été incendié à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Une douzaine de bus sont partis en fumée. Un début d'incendie a également été signalé à la mairie de Clichy-sous-Bois. De nombreux commerces ont été pillés, à Montreuil, Épinay-sur-Seine, mais aussi à Évry (Essonne) où le maire a indiqué que le commissariat a été attaqué à trois reprises au cours de la nuit. A Drancy, des émeutiers ont forcé l'entrée d'un centre commercial avec un camion, qui a été pillé et incendié. Plusieurs commissariats ont également été attaqués à Meaux ou à Villeparisis.

A Sevran, le magasin Action a été pillé puis incendié et totalement détruit. A Neuilly-Plaisance, le poste de la police municipale a été incendié. A Ivry-sur-Seine, une armurerie a été pillée. En début de soirée jeudi à Nanterre, en marge de la marche blanche pour Nahel M., une agence bancaire du Crédit mutuel avait été incendiée.

56 interpellations à Marseille

A Marseille, des émeutes ont également eu lieu. 56 personnes ont été interpellées et 38 policiers blessés. Les policiers de l'antenne du RAID avaient été déployés. Les dégradations et les scènes de pillage ont été multiples. A Reims, un commissariat a été pillé. A Nantes, un magasin Lidl a été attaqué à la voiture-bélier, avant d'être pillé. A Roubaix, un hôtel a été brûlé. Les policiers de l'antenne du RAID de Lille avaient été déployés. A Lille, la mairie de Wazemmes a été incendiée.

A Strasbourg, 66 véhicules ont été incendiés a indiqué un policier du syndicat Alliance Police Nationale. Il y a eu plusieurs interpellations, alors que les policiers de l'antenne du RAID ont là aussi été déployés. Des violences ont également éclaté à Dijon, où neuf policiers ont été légèrement blessés selon France Bleu. De nombreux incendies ont été allumés.

Même chose dans la Saône-et-Loire. "Les villes de Mâcon, Le Creusot, Montceau-les-Mines, Chalon-sur-Saône ont été touchées par des affrontements entre forces de l'ordre et fauteurs de troubles, qui ont mis le feu à des poubelles et des véhicules", indique la préfecture dans un communiqué. A Poitiers, deux postes de police ont été incendiés, tout comme un centre commercial. De nombreux magasins ont été pillés et deux distributeurs à billets détruits selon des sources policières. A Oyonnax, des individus ont été filmés alors qu'ils tiraient en l'air avec une arme à feu.

Des violences urbaines ont également été signalées à Lyon, Rennes, Toulouse, Bordeaux, Rouen, Blois, Limoges, ou encore Tourcoing.

Jeudi, plusieurs communes ont annoncé l'instauration d'un couvre-feu, tandis que la région Île-de-France a annoncé l'arrêt des tramways et des bus à 21 heures.

Nouvelle réunion de crise à 13 heures

L'Élysée a annoncé qu'Emmanuel Macron va présider une nouvelle cellule interministérielle de crise à 13 heures ce vendredi, pour la seconde fois en 48 heures. Le président de la République se trouve actuellement à Bruxelles, depuis jeudi, pour un sommet européen.