Le lundi 14 décembre 2020 à 12:33
Ils ont décidé d'exprimer leur colère et leur ras-le-bol ce lundi matin à l'appel de plusieurs syndicats. Des rassemblements de surveillants pénitentiaires sont en cours devant leur prison, notamment à Nancy (Meurthe-et-Moselle), Orléans (Loiret), Val-de-Reuil (Eure) ou encore à Marseille ou en Corse précise le syndicat SNP-FO.
Le même mouvement social se déroule au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise) a débuté tôt dans la matinée. C'est dans cette prison que la surveillante violemment agressée jeudi soir travaille.
🚨 De nombreux débrayages ont été effectués notamment à #LaRéunion, #Nancy, #ValdeReuil, #Eysses, #Longuenesse, #Orléans ainsi qu'en #Corse ou à #Marseille. Le SNPFO attend des réponses fortes de nos dirigeants !!!! #SurveillantEnColère pic.twitter.com/XTVWMRTOOF
— SNPFO (@SNPFO_PS) December 14, 2020
L'un des ses collègues s'est exprimé auprès du journaliste Clément Lanot. "Elle [la surveillante] se fait agresser devant chez elle, tabasser limite à mort, ce qui a sauvé la collègue c'est son mari qui a entendu des cris", explique-t-il, n'hésitant pas à faire une comparaison avec les deux policiers qui avaient été assassinés par un terroriste à Magnanville (Yvelines) en juin 2016, à leur domicile. "La seule chance qu'a eu la collègue, c'est que son mari a pu intervenir", insiste le surveillant.
"Oui on a peur", reconnaît le fonctionnaire. "J'ai peur pour les personnes qui m'entourent. On va faire les courses, il faut imaginer que je suis avec une femme et des enfants, je suis tranquille (...) et on va tomber sur trois ou quatre individus qui vont venir me faire chier. C'est la peur de ne pas être tranquille", ajoute-t-il.
VIDÉO - Les surveillants de la prison de #Liancourt font le lien entre l’agression de leur collègue à son domicile et l’attentat de #Magnanville ⬇️ pic.twitter.com/BvBDwrmBt4
— Clément Lanot (@ClementLanot) December 14, 2020
Plusieurs dizaines de surveillants pénitentiaires étaient déjà mobilisés devant la prison de Liancourt alors que le jour n'était pas encore levé. Les gendarmes sont sur place et ont tenté de débloquer l'accès à la prison, dans une bousculade, sans y parvenir pour l'heure.
LIANCOURT - Blocage de la prison en cours suite à l’agression d’une surveillante à son domicile la semaine dernière. pic.twitter.com/YVvDFyWyrQ
— Clément Lanot (@ClementLanot) December 14, 2020
LIANCOURT - Quelques tensions entre gendarmes et surveillants de prisons.
Aucun accord n’est trouvé pour débloquer la prison. pic.twitter.com/sHxKXX8rC6
— Clément Lanot (@ClementLanot) December 14, 2020
Rouée de coups devant chez elle
L'agression de cette surveillante pénitentiaire de 35 ans qui rentrait du travail est à l'origine de cette vague de colère dans la profession. Cette dernière a été rouée de coups devant son domicile et a reçu au moins un coup de barre de fer à la tête. Elle présentait des "plaies importantes" principalement au visage a indiqué le procureur de la République d’Amiens, Alexandre de Bosschère, et a reçu 16 agrafes sur le crâne à l'hôpital.
Le magistrat a fait état d'une « agression extrêmement grave ». Une enquête a été ouverte et deux suspects sont recherchés.