Paris : Un policier de 27 ans mis en examen pour avoir vendu des informations issues de fichiers de police

Un gardien de la paix parisien est poursuivi pour avoir consulté et revendu des données confidentielles issues de fichiers de police, parfois monnayées 100 euros. Il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
Paris : Un policier de 27 ans mis en examen pour avoir vendu des informations issues de fichiers de police
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 21 août 2025 à 23:45

Un policier de 27 ans affecté à la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) à Paris a été mis en examen le 1er août dernier pour corruption passive, violation du secret professionnel, détournement de la finalité d’un fichier de données personnelles, détention et transmission frauduleuse de contenus d’un système de traitement de données et association de malfaiteurs, indique une source judiciaire, confirmant une information du Parisien. Le fonctionnaire est soupçonné d’avoir vendu des informations issues de fichiers de la police sur les réseaux sociaux, contre rémunération.

L’affaire a débuté en mai lors de l’interpellation d’acheteurs d’armes. Les forces de l’ordre ont découvert la mise en vente sur Snapchat de consultations de fichiers policiers, dont le traitement des antécédents judiciaires (TAJ), le fichier des personnes recherchées (FPR) et la base de données des objets et véhicules signalés (FOVS). Ces informations confidentielles peuvent être utilisées par des trafiquants, des voleurs ou des fugitifs afin de mesurer le degré de renseignement des policiers sur leurs activités ou pour préparer leurs actions.

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a rapidement identifié l’auteur des consultations frauduleuses, les recherches étant toutes tracées. Le policier en cause a été placé en garde à vue fin juillet dans les locaux de l’IGPN, avant de passer aux aveux.

Le policier utilisait son téléphone professionnel

Il a expliqué avoir été abordé par un inconnu dans un bar qui lui avait proposé de l’argent en échange d’informations. Ces données sensibles étaient "parfois monnayées jusqu’à 100 euros", a indiqué le parquet de Paris. L’enquête a montré qu’il utilisait son téléphone professionnel Néo pour effectuer ces recherches, parfois durant son service, en feignant de vérifier des véhicules, et parfois en dehors de ses heures de travail.

Le parquet avait demandé son placement en détention provisoire "afin d’empêcher la concertation avec son commanditaire potentiel", mais le juge d’instruction l’a placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer. La chambre de l’instruction a confirmé cette décision le 14 août.

Le policier, désormais suspendu de ses fonctions, devrait passer devant une commission de discipline et risque la révocation. Pour l’heure, le ou les corrupteurs n’ont pas été identifiés, ce qui constitue un point central de l’information judiciaire.