Le samedi 2 décembre 2023 à 17:46
Un policier en repos qui se trouvait à son domicile du 12e arrondissement de Marseille a été reconnu et menacé de mort par un livreur qui venait lui apporter son dîner, ce vendredi en fin de soirée. Le suspect âgé de 28 ans a été interpellé et placé en garde à vue, a appris Actu17.
Il était environ 23h30 lorsque ce fonctionnaire, affecté à Marseille, a passé une commande pour se faire livrer son repas à domicile. Le livreur se présente à sa porte et le policier tient à lui signaler que le délai a été un peu long. La situation a alors dégénéré. "Je sais que tu es un condé (policier en argot, ndlr)", aurait lâché le livreur. "Je connais ton adresse, on va revenir avec des potes pour te 'kalacher'".
Le policier a composé le 17 et le livreur âgé de 28 ans, déjà connu des services de police, a été arrêté peu après avant d'être conduit au commissariat. "Le nom de cet homme apparaît notamment dans un dossier de vol à main armée survenu alors qu'il était tout juste majeur", confie une source proche de l'affaire. De son côté, le policier a déclaré ne pas savoir comment il a pu être reconnu. Une enquête a été ouverte.
«Nous sommes constamment sous pression, que ce soit pendant ou en dehors du service»
"Lorsqu'on est policier aujourd'hui, on l'est 24h/24. Même dans l'intimité de notre foyer, lorsqu'on se fait livrer un repas, on peut être menacé de mort", déplore Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale, à Actu17. "Le simple fait d'être reconnu par un livreur, qui n'hésite pas à menacer notre collègue et à annoncer son intention de revenir avec des amis pour le tuer, souligne à quel point exercer ce métier est devenu extrêmement difficile. Nous sommes constamment sous pression, que ce soit pendant ou en dehors du service".
Rudy Manna souligne ensuite la nécessité de renforcer la position des forces de l'ordre et de l'État. "Il est impératif de revaloriser le métier de policier, ainsi que les fonctions régaliennes de l'État. Pour cela, des changements radicaux sont nécessaires. Nous devons viser un État fort et une police forte. Face aux menaces quotidiennes auxquelles les policiers sont confrontés, il est évident que nous sommes encore loin de cet idéal".