Le dimanche 27 novembre 2022 à 16:45 - MAJ dimanche 27 novembre 2022 à 17:01
Un homme de 24 ans a été interpellé à Paris le samedi 19 novembre dernier pour avoir commis quatre agressions sexuelles, dont deux sur des mineurs, et de nombreuses tentatives sur des adolescents, en l'espace de 24 heures. Malgré de nombreux éléments le mettant en cause, ce ressortissant algérien en situation irrégulière sur le territoire - qui a tenté de se faire passer pour un mineur marocain -, a nié les faits jusqu'au bout. Il a été condamné à une peine de prison ce mardi.
Les investigations, menées par les policiers de la brigade des enquêtes d'initiative (BEI) du XVe arrondissement, ont débuté le vendredi 18 novembre après une triple agression dans la matinée, comme l'a révélé TF1 info. Le matin même vers 7 heures, un jeune homme de 18 ans qui se rend à son lycée est abordé par un inconnu dans la rue de Lourmel (XVe). "Cet homme a affirmé au lycéen qu'il avait besoin d'aide pour retrouver son chemin. Il l'a ensuite entraîné dans un recoin, puis a exhibé un crochet en métal d'une quinzaine de centimètres pour le menacer, tout en lui disant qu'il avait aussi un pistolet", expose une source proche de l'enquête. La victime est alors plaquée contre un mur et l'agresseur passe sa main dans ses sous-vêtements pour lui toucher le sexe. Le lycéen parvient à s'extirper alors qu'une passante s'approche. Il donne l'alerte et les policiers se lancent à la recherche de l'agresseur, sans réussir à le retrouver.
Les forces de l'ordre apprennent plus tard qu'un suspect avec la même description a été repéré vers 07h45 alors qu'il rôdait autour de l'école Saint-Élisabeth, située dans la même rue. "Il a tenté d'aborder plusieurs élèves mineurs et a essayé d'arracher le sac d'un adolescent âgé de 15 ans, mais a finalement renoncé alors que plusieurs personnes étaient témoins de la scène", poursuit la même source.
Le suspect est signalé une demi-heure plus tard au 110 rue de Lourmel. Cette fois, il s'en prend à un lycéen de 16 ans qui se rend à son établissement. Il l'entraîne au niveau du même recoin et lui propose de la cocaïne, avant de lui imposer un attouchement sexuel en le menaçant avec son crochet. La jeune victime réussit à s'enfuir.
Lors de leurs premières investigations, les policiers de la BEI parviennent à récupérer des images de l'agresseur grâce aux vidéoprotections d'un commerce du quartier, dans lequel il s'est arrêté pour acheter des bières. Des photos qui vont s'avérer déterminantes pour la suite de l'enquête.
Repéré et suivi par des policiers en civil
Car dès le lendemain, l'homme repasse à l'acte. Il a été repéré par des policiers en civil de la brigade de lutte contre les atteintes à la sécurité des transports (BLAST), de la brigade des réseaux franciliens (BRF), dans la gare du Nord (Xe), vers 06h30. "Il avait une attitude étrange et observait les passagers assoupis qui attendaient leur train", explique notre source.
Les fonctionnaires décident de le suivre discrètement, sans savoir qu'ils ont affaire au suspect ayant commis des agressions la veille. Celui-ci tente d'abord d'agresser un jeune homme puis essaye de pénétrer dans le lycée Jacques-Decour, situé sur l'avenue Trudaine (IXe), en vain. Il tente de nouvelles agressions sur deux mineurs, sans réussite, et prend prend finalement le RER A à la station Opéra. Dans la rame, il agresse sexuellement un jeune homme. Les policiers, qui étaient toujours derrière lui, l'interpellent en flagrant délit.
Cet homme est alors placé en garde à vue et les forces de l'ordre font le rapprochement avec les agressions commises la veille sur le XVe arrondissement, en le reconnaissant sur les images récupérées par les enquêteurs et diffusées dans tous les services de police.
Conduit dans les locaux du BEI du XVe arrondissement, le suspect nie les faits malgré les images de vidéoprotections et les différents témoignages récoltés par les policiers. "Les examens ont montré qu'il avait bien consommé de la cocaïne récemment", précise-t-on de même source. "Il a maintenu être un mineur marocain âgé de 16 ans, mais les enquêteurs ont fini par l'identifier comme étant un Algérien de 24 ans, étant donné qu'il était déjà connu de leurs services".
Quatre ans de prison ferme
Déféré lundi, le suspect sans domicile fixe a été condamné dans le cadre d'un jugement en comparution immédiate à une peine de quatre ans de prison ferme et à dix ans d'interdiction de territoire. Il sera placé en rétention administrative en vue de son expulsion, au terme de sa peine de prison.