Le samedi 25 novembre 2023 à 17:15
Trois ressortissants géorgiens ont été mis en examen des chefs de "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs" ce vendredi à Paris, dont l'un a été placé en détention provisoire, dans le cadre d'une enquête sur le vol de manuscrits précieux, notamment ceux du célèbre poète et romancier russe du XIXe siècle, Alexandre Pouchkine. Ces vols ont eu lieu dans des bibliothèques, y compris l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) à Paris (XIIIe) et l'école normale supérieure (ENS) de Lyon, selon des informations du JDD.
L'enquête, confiée initialement à la Brigade de répression du banditisme (BRB) puis à l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) et à la sûreté départementale (SD) du Rhône, a révélé que deux individus étaient entrés par effraction dans la bibliothèque de l'Inalco dans la nuit du 9 au 10 octobre dernier, en brisant la vitrine d'entrée avec une barre de fer, pour dérober une dizaine de manuscrits. Les suspects avaient auparavant demandé à consulter des œuvres de Pouchkine en éditions originales. Ce mode opératoire rappelle celui utilisé à Lyon en juillet, où des originaux avaient été remplacés par des fac-similés.
Les trois suspects - un homme de 56 ans et deux femmes - qui sont la sœur et la nièce de l'homme incarcéré, ont été interpellés ce lundi. L'homme, initialement, a avoué avoir participé à des repérages et à la préparation des vols pour un commanditaire non identifié, avant de se rétracter. Les deux femmes, placées sous contrôle judiciaire, ont nié leur implication, affirmant avoir simplement "hébergé" le membre de leur famille mis en cause.
Me Dylan Slama, l'avocat du ressortissant géorgien incarcéré, a déclaré au JDD que "le costume que l’on fait porter à [son] client est trop grand alors que les commanditaires de ces vols n’ont même pas été identifiés". Me David Bocobza, l'avocat de l'une des deux femmes, n'a pas souhaité s'exprimer sur l'affaire.
L'un des livres volés estimé à 60 000 euros
Le motif derrière ces vols demeure flou, mais une source proche du dossier, citée par l'AFP, a évoqué la possibilité que les œuvres d'auteurs russes classiques aient pris de la valeur depuis le début de la guerre en Ukraine. Les livres volés, dont l'un est estimé à 60 000 euros, n'ont pas été retrouvés. Le butin est estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros.
L'enquête se poursuit pour identifier d'éventuels commanditaires et retrouver les œuvres dérobées.