Le samedi 16 septembre 2023 à 11:42
Sept hommes ont été mis en examen ce vendredi à Paris dans le cadre d’un vaste trafic international de voitures volées. Ils sont soupçonnés d’avoir, depuis le début de l’année 2021 jusqu’en avril 2022, en Île-de-France, en Suisse, en Belgique et en Allemagne, dérobé et exporté environ 200 voitures pour un préjudice estimé à plusieurs millions d’euros.
Les investigations ont débuté en 2021 en Gambie par la découverte d’un container contenant des voitures volées. L’information est remontée jusqu’à l’office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) qui a été chargé de remonter cette filière.
La méthode des malfaiteurs, sans grande originalité, se distingue par le nombre important de véhicules volés. "Les voitures étaient commandées en amont par des clients africains. Il y a notamment des Peugeot 3008 très appréciés sur ce continent où les routes sont mauvaises", précise une source proche du dossier.
Vers la Gambie ou le Sénégal
Les véhicules étaient dérobés dans la rue ou sur des parkings, notamment en région parisienne, avant d’être stockés plusieurs jours le temps de vérifier si le tracker (le dispositif de géolocalisation, ndlr) était bien neutralisé. Ils étaient ensuite convoyés vers le port d’Anvers (Belgique) ou au Havre (Seine Maritime), avant d’être embarqués dans des containers vers la Gambie ou le Sénégal.
Après des semaines de surveillance, l’équipe a été interpellée en début de semaine en région parisienne. Le commanditaire présumé a été appréhendé à Gif-sur-Yvette (Essonne). Ce Sénégalais âgé de 38 ans, en situation irrégulière en France, assure qu’il travaille clandestinement comme maçon. L'an dernier, il a déjà été arrêté à la frontière en Suisse en compagnie d’un complice qui a avoué avoir été payé 500 euros, pour assurer le convoyage d'une voiture volée.
Les investigations ont relevé que le commanditaire présumé assurait de nombreux déplacements en Allemagne, en Belgique et en Suisse. Ce dernier assure qu'il se déplaçait pour faire des demandes d'asile. Sur le fond, devant le juge d’instruction, cet homme n’a pas souhaité s’exprimer.