Le vendredi 18 décembre 2020 à 10:51 - MAJ vendredi 18 décembre 2020 à 11:06
C'est un dramatique féminicide qui s'est déroulé à Domont ce jeudi soir. Les gendarmes ont reçu l'appel d'une femme peu avant 19 heures. Cette dernière leur a expliqué que son mari se trouvait dans les locaux de leur entreprise située dans la rue d'Ombreval à Domont, qu'il était armé et qu'il venait de s'en prendre à deux employés. Rapidement sur place, les militaires, notamment ceux du PSIG, ont mis en place un périmètre de sécurité.
Les forces de l'ordre ne sont alors plus parvenues à entrer en contact avec la requérante explique le parquet de Pontoise dans un communiqué. Les deux blessés ont été pris en charge par les secours. L'un était touché à la cuisse, le second avait reçu des éclats de balle. Conduits à l'hôpital, leur pronostic vital n'est pas engagé.
Un robot envoyé dans l'entreprise
Les hommes du GIGN ont été sollicités pour prendre en charge cette délicate situation, avec au moins une personne prise en otage. A leur arrivée, les négociateurs du groupe d'élite n'ont pas non plus réussi à prendre contact avec l'auteur des faits, Dominique G., 58 ans. Un robot a alors été envoyé à l'intérieur de l'entreprise, afin que les forces de l'ordre puissent visualiser ce qu'il se passe. C'est ainsi que les gendarmes ont découvert les corps sans vie de la victime, Cécile P., 44 ans et de son mari. Il était malheureusement déjà trop tard.
Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête pour assassinat, tentative d'assassinat et séquestration. Les investigations permettront de déterminer le déroulement exact des faits, à savoir s'il y a eu une prise d'otage, si la victime a été rapidement tuée et que l'auteur s'est donné la mort, ou encore s'il s'agit d'un double suicide, ce qui paraît extrêmement peu probable en l'état actuel.
Condamné à deux reprises pour des violences sur son épouse
Les enquêteurs devront également déterminer où est-ce que Dominique G. a trouvé l'arme à feu qu'il a utilisée, certaines sources évoquent un fusil. Par ailleurs, l'auteur des faits n'était pas inconnu de la justice. Cogérant de cette société d’aménagement paysager qui avait été créée en 2004, il avait été condamné à deux reprises en 2019 et en 2020 pour des violences sur son épouse, à trois mois de prison ferme et à douze mois de prison avec sursis. Le couple était en instance de divorce et était séparé depuis près de deux ans selon une source proche du dossier. L'homme faisait également l'objet de mesures d'éloignement, ce qui n'a donc malheureusement pas suffi. Le couple a trois filles en bas âge.
DOMONT - La police scientifique est sur place. Le dispositif de sécurité est important. pic.twitter.com/3Jf0vf2njc
— Clément Lanot (@ClementLanot) December 17, 2020
Des constatations ont été réalisées sur place durant la nuit par les techniciens en identification criminelle de la gendarmerie. L'affaire remet le sujet des violences conjugales et celui des féminicides au premier plan. Comment mieux protéger une femme de son mari violent alors qu'il a déjà été condamné ? Selon l’association "Féminicides par compagnons ou ex", il s'agit du 93ème féminicide en France depuis le début de l'année.