Le dimanche 9 août 2020 à 18:57
Une prise d'otages s'est déroulée durant de longues heures ce jeudi au Havre (Seine-Maritime). Toutes les personnes retenues dans la banque, une agence de la BRED située au 122 boulevard de Strasbourg, ont été libérées et le mis en cause a été interpellé par les policiers du RAID.
Le mis en cause a été mis en examen « pour tentative d’extorsion avec arme» et «séquestration » et placé en détention samedi, a annoncé le procureur de la République François Gosselin.
Le parquet avait requis la mise en examen de l’auteur de la prise d’otage « pour tentative d’extorsion avec arme, séquestration et tentative, violences volontaires et détention de substances explosives, ainsi que son placement en détention provisoire », avait indiqué le procureur auparavant. Une information judiciaire a également été ouverte.
Cet homme âgé de 34 ans et connu pour des antécédents judiciaires et psychiatriques, s’était rendu jeudi en fin de soirée, après de longues négociations avec les hommes du RAID de Bièvres (Essonne), arrivés sur place peu après 19 heures. Une vidéo amateur montrant son arrestation a été diffusée sur les réseaux sociaux.
Le Havre en 1 vidéo 🤦🏽♀️. Il sort avec le drapeau de l’Arabie Saoudite sur le dos. BFM vont êtres contents #LeHavre #PrisedOtage pic.twitter.com/CM9WeMBAja
— Mvnn. (@Man0n972) August 6, 2020
Déjà condamné à quatre reprises
"Originaire du Havre et y demeurant, il fournit des explications confuses quant à ses motivations, invoquant des difficultés familiales ou le sort des enfants palestiniens", a détaillé le procureur. Le preneur d’otage, qui s’était retranché jeudi à 16h45 dans une agence de la BRED en plein centre-ville du Havre, était muni d’une arme de poing "qui s’avère être un pistolet d’alarme", a-t-il ajouté.
"Le dispositif artisanal qu’il a présenté comme étant une bombe était constitué de deux bouteilles d’alcool à brûler assemblées avec des pétards de feux d’artifice", a aussi détaillé François Gosselin.
"Aucune des six personnes retenues en otage n’a fait l’objet de violences physiques", a précisé le procureur, mentionnant qu’elles avaient été prises en charge par une association d’aide aux victimes. Le mis en cause est "connu de la justice pour avoir été condamné à quatre reprises entre 2006 et 2016, notamment pour vol, menaces, violences, port d’arme et séquestration". Le magistrat n'a pas confirmé que le mis en cause était connu pour sa radicalisation ou fiché S.
Il avait été libéré "au terme de sa dernière incarcération en mai 2018" et "son état de santé a été estimé compatible avec la poursuite de la procédure", a poursuivi le procureur.
Déjà l'auteur d'une prise d'otage dans une banque à Paris
Comme nous l'avions précisé au même des faits, cet homme avait déjà commis une prise d'otages en octobre 2013. Ce jour-là, il était porteur d’une arme de poing et d’une grenade lacrymogène et avait pris en otage pendant plus de deux heures quatre personnes dans une banque CIC dans le XIIIe arrondissement Paris, dans le quartier des Gobelins, avant de se rendre à la police. Il réclamait alors un logement social pour lui et son fils.