Le mardi 2 juin 2020 à 18:27 - MAJ mardi 2 juin 2020 à 20:31
C'est au cours d'une interpellation pour détention de produits stupéfiants et outrage que la chanteuse Camélia Jordana a décidé de venir au contact des policiers à Paris, ce dimanche vers 18 heures.
Une patrouille de police à VTT était initialement à la recherche d'un individu pour des faits d'agressions sexuelles, sur les quais de Seine, à proximité du Pont Neuf, lorsqu'elle a aperçu deux jeunes femmes.
L'une était en train de confectionner une cigarette artisanale qui ressemblait assez fortement à un "joint". Après quelques échanges, la jeune femme qui a d'abord nié qu'il s'agissait d'une cigarette contenant du cannabis, a finalement reconnu les faits. Lors de la palpation de sécurité et des vérifications, les policiers ont découvert un morceau de cannabis qui a été appréhendé.
Elle tente de récupérer son joint de force
Le contrôle se déroulait normalement lorsque les fonctionnaires ont reçu un message radio, leur indiquant que l'individu recherché se trouvait à proximité d'eux. Ces derniers ont décidé d'abandonner le contrôle pour tenter d’intercepter le suspect, détaille une source policière.
Voyant que la situation était en train de prendre fin, la jeune femme de 23 ans a tenté de récupérer son joint. La cigarette artisanale avait été déposée dans le bob appartenant à l'une des deux suspectes, le temps du contrôle. Elle a alors tenté d'arracher le chapeau des mains de la policière, qui s'apprêtait à écraser le joint. Elle n'y est pas parvenue et s'est énervée, insultant la fonctionnaire de vive voix : "Sale pute ! Bouffonne !", selon cette même source.
Un outrage cumulé à la détention de produits stupéfiants qui a agacé les forces de l'ordre, qui avaient pourtant décidé de ne pas l'interpeller au départ, préférant rester concentrés sur l'arrestation de cet homme recherché.
Camélia Jordana se dit choquée par l'intervention
Plusieurs passants se sont alors approchés, alors que les policiers ont demandé un véhicule afin de conduire l'interpellée au commissariat, pour la présenter à un Officier de police judiciaire (OPJ). Certains des badauds ont demandé aux policiers de laisser tranquille la mise en cause, tout en critiquant leur intervention. La seconde jeune femme a alors lâché que "les policiers tuaient des noirs dans toute la France", avec l'intention d'envenimer la situation pourtant calme.
Un homme s'est ensuite approché à son tour, exigeant des explications quant à l'intervention en cours. Ce dernier a été rejoint par Camélia Jordana, l'artiste de 27 ans, qui promenait son chien. La chanteuse a filmé les policiers, tout en leur affirmant qu'elle était choquée de leur intervention qu'elle a qualifiée de "violente", toujours selon cette même source.
L'artiste a donné son numéro de téléphone à l'interpellée et a récupéré celui de sa mère, afin de la prévenir qu'elle était arrêtée par la police. Elle a ensuite poursuivi son chemin et les policiers ont transporté la jeune interpellée de 23 ans au commissariat du 8ème arrondissement, où elle a été placée en garde à vue.
La policière insultée a quant à elle déposé plainte. Ce lundi, la jeune mise en cause a écopé d'un rappel à la loi et a été remise en liberté.
"Il s'agissait d'une interpellation des plus classiques dans Paris et il n'y avait absolument rien de choquant, mis à part les insultes envers la policière", souligne un officier de police parisien, surpris par le comportement de la chanteuse.
"Quand j’ai les cheveux frisés, je ne me sens pas en sécurité face à un flic en France"
"Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en
sécurité face à un flic et j’en fais partie. Aujourd’hui, j’ai les
cheveux défrisés, quand j’ai les cheveux frisés, je ne me sens pas
en sécurité face à un flic en France, vraiment", a déclaré Camélia Jordana
le 23 mai dernier dans l'émission « On n’est pas couché
».
Cette dernière a également affirmé au cours de l'émission que "les hommes et des femmes qui se font massacrer quotidiennement, en France, tous les jours, pour nulle autre raison que leur couleur de peau".
Des déclarations qui avaient provoqué la colère des syndicats de police mais également une réaction du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. « Ces propos mensongers et honteux alimentent la haine et la violence. Ils appellent une condamnation sans réserve », avait-il écrit sur Twitter, avant d'annoncer qu'il ne saisirait pas la justice concernant cette affaire.