Retraitée décapitée à Agde : le suspect, qui dit n'avoir aucun souvenir, pourrait avoir agi par vengeance

Jean-Michel Moulun, 51 ans, accusé d'avoir décapité une retraitée à son domicile à Agde (Hérault), affirme en garde à vue n'avoir aucun souvenir du crime, évoquant "des troubles de mémoires". L'ancien boxeur professionnel pourrait avoir agi par vengeance. C'est l'une des pistes étudiées par les enquêteurs de la PJ de Montpellier.
Retraitée décapitée à Agde : le suspect, qui dit n'avoir aucun souvenir, pourrait avoir agi par vengeance
La victime a été décapitée à son domicile, situé rue de la Capelette à Agde. (photo Jean-Michel Mart/PhotoPQR/Midi Libre/Maxppp)
Par Actu17
Le samedi 16 octobre 2021 à 01:28

L'horrible meurtre d'Evelyne Kedissa, 77 ans, a-t-il été prémédité ? De nombreux éléments laissent à penser que oui. Le procureur de la République de Béziers a révélé de nouveaux éléments concernant cette enquête, alors que le tueur présumé, Jean-Michel Moulun est toujours interrogé par les enquêteurs, en garde à vue. L'homme de 51 ans pourrait avoir agi par vengeance.

Son épouse était la femme de ménage de la défunte, chez qui il effectuait également des petits travaux. "Au cours de l'année 2020, la victime avait renvoyé cette femme de ménage, soupçonnant son mari, le gardé à vue, de lui avoir dérobé de l'argent alors qu'il effectuait également chez elle des petits travaux", détaille le magistrat ce vendredi. Concernant les faits qui lui sont reprochés, Jean-Michel Moulin affirme qu'il n'a pas de souvenir. "S'agissant du crime qui lui est reproché, il affirme jusqu'à présent n'en avoir aucun souvenir, invoquant ses troubles de mémoire", précise le communiqué.

"Des gants en latex et un grand couteau"

Par ailleurs, la cause de la mort d'Evelyne Kedissa est la décapitation, "en l'absence d'autres blessures mortelles constatées sur la victime". Les enquêteurs sont parvenus à identifier rapidement le mis en cause, puisqu'un homme correspondant à son apparence physique apparaît sur les vidéosurveillances du domicile de la défunte, situé rue de la Capelette, "quelques heures avant la découverte du corps, (...) en présence de la victime, lequel porte un masque chirurgical, des gants en latex et un grand couteau".

Les enquêteurs de la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Montpellier ont également découvert les sacs de course que la septuagénaire avaient fait ce mercredi, au domicile du suspect. La voiture de ce dernier a également été localisé près de la maison de la défunte. En outre, les images de vidéosurveillance des trois distributeurs automatiques de billets où le quinquagénaire a effectué des retraits avec la carte de la victime sont en train d'être exploités.

Un traitement médicamenteux en raison de troubles neurologiques

Jean-Michel Moulun affirme qu'il a été victime d'un traumatisme crânien en 2017 qui l'aurait plongé dans le coma durant une semaine, et ajoute qu'il n'a plus de mémoire à court terme, bénéficiant d'un traitement médicamenteux en raison de troubles neurologiques. Il a souligné qu'il était suivi par un psychiatre et un psychologue à Agde. Sans emploi depuis plusieurs années, il bénéficiait d’une allocation adulte handicapé, tout en faisant quelques petits travaux non déclarés. Le suspect vivait seul depuis environ 18 mois, après sa séparation avec sa compagne avec laquelle il a eu deux enfants qui vivent habituellement chez cette dernière.

Déjà condamné par le passé

Le suspect a déjà été condamné à trois reprises par la justice. D'abord pour "une très vieille condamnation de vol (réhabilitée depuis), ainsi qu'une condamnation de 2015 par le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe pour des faits d'inscription indue sur une liste électorale par déclaration frauduleuse ou faux certificat". Jean-Michel Moulun avait également écopé d'un rappel à la loi par un délégué du procureur au tribunal de Béziers pour avoir porté une gifle à un enfant de 11 ans qui venait de dégrader des plantes vertes avec un ballon de football. Il avait, à l'époque, affirmé aux policiers qu'il souffrait de troubles neurologiques qui pouvaient influencer son comportement de manière négative.

La garde à vue du tueur présumé a été prolongée de 24 heures.