Roissy : Un pilote de ligne contrôlé ivre avant le décollage écope de six mois de prison avec sursis

Le pilote américain Henry W., commandant de bord chez United Airlines, a été condamné par le tribunal de Bobigny pour avoir tenté de piloter son avion en état d'ébriété. Il a écopé d'une peine de six mois de prison avec sursis, d'une amende de 4500 euros et d'une suspension aéronautique d'un an.
Roissy : Un pilote de ligne contrôlé ivre avant le décollage écope de six mois de prison avec sursis
Un Boeing 777-200 de United Airlines qui se pose à l'aéroport O'Hare International de Chicago, aux États-Unis. (Illustration / Greg K__ca / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 27 juillet 2023 à 17:10

Le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a condamné ce mardi un pilote de ligne américain de 63 ans, qui avait tenté de prendre les commandes de son avion en état d'ébriété, raconte Le Parisien. Henry W., commandant de bord chez United Airlines, a écopé d'une peine de six mois de prison avec sursis, d'une amende de 4500 euros et d'une suspension aéronautique d'un an, après avoir été contrôlé positif à l'alcool à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

"On a assez rarement de conduite d’aéronef en état d’ébriété. Ce sont plutôt des délits routiers", a déclaré la présidente de l’audience de comparution immédiate. Le pilote a été arrêté le dimanche 23 juillet, à 15h55, alors qu'il s'apprêtait à embarquer et à prendre les commandes de son Boeing 777 à destination de Dallas (Texas) avec 267 passagers à bord.

1,32 gramme d'alcool par litre de sang

Les forces de la gendarmerie des transports aériens (GTA) de Roissy ont constaté qu'il "avait la bouche pâteuse, les yeux vitreux et des difficultés à s'exprimer". L'éthylomètre a enregistré un taux d'alcool de 0,66 mg par litre d'air expiré, soit 1,32 g d'alcool par litre de sang. Un taux bien supérieur au seuil de 0,2 g toléré par la réglementation européenne sur l'alcool applicable aux pilotes d'avion.

En garde à vue, le commandant de bord s'est défendu en déclarant qu'il n'a bu "que deux verres de vin, la veille au dîner", respectant ainsi la réglementation américaine qui stipule qu'un pilote ne doit pas consommer d'alcool huit heures avant un vol. Néanmoins, cette défense a été accueillie avec scepticisme par la présidente du tribunal, qui a souligné qu'il "aurait pu y avoir un crash de l'avion" et a exprimé des doutes quant à l'exactitude de son affirmation.

«Une première» à l'aéroport de Roissy et au tribunal de Bobigny

La substitue du procureure de la République, Marina Kieny, a été particulièrement critique envers le pilote : "Vous avez failli à votre devoir d'exemplarité. Vous avez fait courir un risque à 267 passagers". Cette affaire est d'autant plus marquante que les contrôles d'alcoolémie ne sont pas systématiques pour les pilotes à Roissy. Eric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, a partagé cette information sur Twitter, soulignant que c'était "une première" à l'aéroport de Roissy et au tribunal de Bobigny.

Mardi soir, à 20h30, le pilote est ressorti libre du tribunal, mais sa carrière semble compromise. À deux ans de la retraite, cette sanction pourrait lui coûter son poste. De plus, il sait qu'il est attendu par les autorités fédérales de son pays pour de nouvelles sanctions. "La lutte contre la dangerosité de l’alcool dans les moyens de transport, c’est aussi, et ô combien, dans les transports aériens !", a conclu le procureur de Bobigny.