Le mercredi 29 octobre 2025 à 23:06
Une femme de 32 ans a tenté, lundi 27 octobre à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), de s'emparer du volant d'un bus en circulation en criant "Allah Akbar". Grâce à la réaction du chauffeur, le véhicule a pu être immobilisé sans faire de blessés. La femme, maîtrisée sur place, a été placée en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme et violences aggravées.
Les faits se sont produits à 13h45, à hauteur du lycée Maupertuis, dans un bus du réseau MAT (Malo Agglo Transports) circulant dans le centre-ville. Selon le procureur de la République de Saint-Malo, Fabrice Trémel, "Elle a agrippé le volant du véhicule, toujours en circulation, en criant une fois 'AllahAkbar'". Le conducteur a conservé sa trajectoire et déclenché un freinage d'urgence : "Une passagère a été légèrement blessée, mais aucun autre usager ni piéton n'a été touché", précise le parquet, confirmant une information du Télégramme.
Alertées, les forces de l'ordre ont procédé à l'interpellation sans résistance de la mise en cause, âgée de 32 ans, inconnue des services de police. Elle a été maîtrisée notamment grâce à l'intervention de sa mère, également présente à bord. La suspect se trouvait, selon une source proche de l'affaire, en rupture de traitement médical. "Le parquet de Saint-Malo a immédiatement ouvert une enquête en flagrance des chefs d'apologie du terrorisme et de violences aggravées", indique Fabrice Trémel. Ces qualifications tiennent "à l'usage d'une arme, en l'occurrence le bus, et au lieu public où les faits ont été commis, un réseau de transport de voyageurs".
Elle tente à deux reprises de dévier la trajectoire du bus
L'enquête a été confiée au service local de police judiciaire (SLPJ) du commissariat de Saint-Malo. Plusieurs passagers ont été entendus en qualité de témoins. L'exploitation des images de vidéoprotection montre que la femme a saisi le volant à deux reprises pour tenter de faire dévier le bus vers la droite, d'abord au niveau d'un feu tricolore, puis près du lycée Maupertuis. Au moment des faits, le véhicule roulait à environ 30 km/h et a parcouru près de 50 mètres entre le début de l'agression et l'arrêt complet. Comme le résume Sébastien Palmetti, directeur d'exploitation de Transdev CMA Mobilité, auprès d'Ici, "Ça va très, très vite, entre le moment où la personne se lève et le moment où le bus est immobilisé".
Sur le plan opérationnel, le réseau MAT a ouvert une cellule d'aide psychologique dès lundi soir et un CSE extraordinaire s'est tenu mardi à 14 heures ; une réunion d'information pour l'ensemble des salariés a eu lieu en fin de journée.