Trafic de drogue : dix suspects interpellés dont un policier de la PAF d'Orly et 47 kg de cocaïne saisis

Un policier de 31 ans affecté à la police aux frontières (PAF) est au cœur d'une enquête après le démantèlement d'un important réseau de trafic de drogue par la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine (ST 92). Interpellé à l'aéroport d'Orly, ce fonctionnaire est suspecté d'avoir participé à un trafic de cocaïne et de cannabis. Neuf autre suspects ont été interpellés. Les dix hommes ont été déférés ce jeudi.
Trafic de drogue : dix suspects interpellés dont un policier de la PAF d'Orly et 47 kg de cocaïne saisis
Illustration. (Victor Joly / Shutterstock)
Par Stéphane Cazaux
Le samedi 13 janvier 2024 à 13:40

Les enquêteurs de la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine (ST 92) ont démantelé un important trafic de drogue, dans lequel un policier de 31 ans affecté à la police aux frontières (PAF) est soupçonné d'être impliqué. Ce fonctionnaire a été interpellé et placé en garde à vue ce mardi, sur son lieu de travail à l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), comme rapporté par BFMTV. Neuf autres suspects âgés de 18 à 60 ans ont été placés en garde à vue.

Les policiers de la ST 92 ont agi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en novembre dernier des chefs de "trafic de stupéfiants", "association de malfaiteurs", et "corruption active et passive de personne dépositaire de l’autorité publique". Les dix mis en cause sont soupçonnés de s'être livrés à un trafic de cocaïne et de cannabis, qui alimentait plusieurs cités en Île-de-France mais également dans des départements en province.

Un trafiquant présumé exfiltré de l'aéroport pour éviter la douane

Le policier, un gardien de la paix affecté au groupe de la sûreté de la PAF depuis 2019 à l'aéroport d'Orly, aurait, le 29 octobre dernier, exfiltré du terminal T3, un passager en provenance de la Martinique, en le faisant sortir de la zone internationale par une porte dérobée, qu'il aurait déverrouillée à l'aide de son badge sécurisé. Une stratégie afin que ce dernier évite le contrôle de la douane. Le passager transportait une valise dont le contenu n'a pas été identifié à ce stade.

Durant leurs investigations, les enquêteurs de la ST 92 ont constaté que ce gardien de la paix avait un train de vie qui ne correspond pas à ses revenus officiels. L'exploitation de ses comptes bancaires a montré qu'il avait parié près de 100 000 euros en cinq ans sur des sites de paris en ligne. Le fonctionnaire aurait sollicité à de nombreuses reprises des escort-girls. Il a également séjourné près de deux semaines à Dubaï fin 2023, d'après une source proche de l'affaire.

Selon nos informations, plusieurs collègues du suspect ont été interrogés par les enquêteurs. Ces policiers ont décrit un collègue "paranoïaque" qui leur demandait souvent pourquoi ils consultaient les images de vidéoprotections des jours précédents, alors qu'ils agissaient dans le cadre de leur travail de surveillance.

Deux appartements nourrices

L'homme, suspecté d'être le cerveau du trafic, travaille dans une boutique de pièces détachées de voitures à Arcueil (Val-de-Marne). Les trafiquants présumés utilisaient deux appartements comme lieu de stockage de la drogue, l'un dans le 14e arrondissement de Paris près de la porte de Vanves, le second dans un lotissement de Corbeil-Essonnes (Essonne). Lors des perquisitions, les enquêteurs ont mis la main sur 3,3 kilos de cocaïne en cours de préparation pour être revendus au détail, 2 kilos de produit de coupe, 14 kilos de résine de cannabis, 3,5 kilos d’herbe de la même drogue, 150 grammes de méthamphétamines et quelques grammes d’héroïne mais aussi un fusil Remington de calibre 222, des munitions de calibre 7,65mm et 357 Magnum, ainsi que 15.000 euros en numéraire. Selon BFMTV, les enquêteurs de la ST 92 ont également saisi deux valises contenant 40 pains de cocaïne pour un poids de 44 kilos, à l'aéroport. Une quantité de drogue, qui était destinée aux trafiquants, et qui représente près de 3 millions d'euros à la revente.

Les principaux suspects dans ce dossier sont originaires de la cité Maurice-Thorez à Malakoff (Hauts-de-Seine). Les dix hommes ont été déférés ce vendredi en vue de leur mise en examen.