Le lundi 19 juin 2023 à 19:09
Un policier âgé de 31 ans a été interpellé sur son lieu de travail, à Paris, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, avant d'être placé en garde à vue. Soupçonné d'avoir commis de graves violences sur son épouse, et de l'avoir séquestrée dans son appartement de Trappes (Yvelines), il a été écroué durant le week-end avant d'être présenté au tribunal correctionnel ce lundi a appris Actu17, confirmant une information du Parisien. Il a écopé d'une peine de trois ans de prison avec sursis, avec mise à l’épreuve, et a reçu l'interdiction de travailler dans la fonction publique durant trois ans ainsi que de détenir une arme durant cinq années.
C'est la compagne du fonctionnaire qui a donné l'alerte dans la nuit, expliquant aux forces de l'ordre qu'elle était actuellement séquestrée avec ses deux enfants en bas âge, et qu'elle avait subi des violences de la part de son mari, parti au travail. Les policiers ont fait appel aux sapeurs-pompiers pour pénétrer dans le logement. Les secouristes sont passés par une fenêtre, indique une source proche de l'affaire. Dans le même temps, le suspect, affecté dans une brigade de nuit du premier district parisien, a été arrêté sous les yeux de ses collègues médusés.
Frappée à coups de matraque télescopique
La plaignante, décrite comme étant "sous emprise", a finalement refusé de déposer plainte. "Une décision qui n'empêche pas le parquet de lancer des poursuites contre le mis en cause", rappelle une source policière. Un examen médical a montré que la victime présentait de nombreux hématomes sur tout le corps. Les enquêteurs ont contacté sa mère et sa sœur afin d'en savoir plus. Ces dernières, domiciliées dans l'Aisne, ont évoqué des violences régulières de la part du conjoint, depuis 2019. La victime aurait notamment été frappée à coups de matraque télescopique. Selon sa mère et sa sœur - qui ont transmis des photos sans équivoque montrant les blessures -, le policier aurait aussi pointé son arme de service sur la tempe de sa compagne, en la menaçant de mort et en l'insultant.
Interrogé, le trentenaire a nié les faits, malgré des éléments le mettant en cause dans son téléphone. Une enquête administrative a également été ouverte à l'encontre de cet homme qui est entré dans la police en tant que policier adjoint, avant d'être admis au concours de gardien de la paix. S'il est condamné définitivement par la justice, il sera présenté devant le conseil de discipline et risque la révocation.
Sollicité vendredi concernant cette affaire, le parquet de Versailles ne nous a pas répondu.