Le samedi 8 novembre 2025 à 12:01
Trois jeunes femmes françaises, âgées de 18, 19 et 21 ans, ont été mises en examen le 10 octobre 2025 pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et placées en détention provisoire, a indiqué le parquet national antiterroriste (PNAT), confirmant une information du Parisien. Elles sont soupçonnées d’avoir préparé un projet d’attentat à Paris, inspiré de la propagande djihadiste en ligne. Leurs interpellations ont été menées trois jours plus tôt par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Vierzon (Cher), Lyon et Villeurbanne (Rhône), à l’issue de plusieurs mois de surveillance.
L’enquête avait été ouverte le 23 juillet 2025 par le PNAT après la détection d’échanges suspects sur les réseaux sociaux. Les investigations ont mis en évidence un projet de passage à l’acte impliquant des armes à feu et des ceintures explosives, avec pour cibles envisagées des lieux festifs ou des salles de spectacle à Paris. Les trois suspectes, se revendiquant salafistes, sont soupçonnées d’avoir échangé au sujet de la préparation d’une "opération" en commun.
Considérée comme la meneuse du trio, B., 19 ans, gérait un compte TikTok suivi par environ 20 000 abonnés et participait à plusieurs groupes Telegram pro-État islamique, détaille le quotidien francilien. Une perquisition à son domicile a permis la découverte d’un carnet mentionnant les ingrédients nécessaires à la fabrication d’une ceinture explosive et le coût d’une Kalachnikov. Devant les enquêteurs, la jeune femme a reconnu avoir envisagé un projet d’attentat, qu’elle décrit comme "pas organisé et pas réfléchi", affirmant y avoir "renoncé au cours de l’été".
«Je veux rendre hommage à Ben Laden»
Les enquêteurs ont également intercepté une conversation au cours de laquelle B. déclarait "Je veux tout faire exploser là-bas (…) Je veux rendre hommage à Ben Laden !", à propos d’une journée de défense citoyenne, tandis que sa complice A. répondait : "S’ils [les militaires de la JCD] savaient qu’il y avait une terroriste parmi eux…".
K., 21 ans, paraplégique, est décrite comme fragile psychologiquement. Elle conteste toute participation au projet. "Ma cliente conteste fermement toute participation (au projet), l’instruction permettra de le démontrer", indique son avocat, Me Thibault Bailly. A., 18 ans, présentée comme la moins impliquée, a également nié toute volonté d’action violente.
L’information judiciaire, menée par le PNAT, se poursuit.