Une enseignante filmée alors qu'elle frappe une fillette de 3 ans, le parquet de Nanterre ouvre une enquête

Une enseignante de l'école maternelle des Frères Voisins, dans le 15e arrondissement de Paris, a été filmée alors qu'elle commet des violences sur une fillette de trois ans. Une vidéo montrant les faits a été publiée sur les réseaux sociaux et une enquête a été ouverte pour violences aggravées par le parquet de Nanterre. L'enseignante a été suspendue et une procédure disciplinaire est en cours.
Une enseignante filmée alors qu'elle frappe une fillette de 3 ans, le parquet de Nanterre ouvre une enquête
Une enseignante a été filmée alors qu'elle frappe une fillette de 3 ans. (capture écran / DR)
Par Actu17
Le mardi 10 septembre 2024 à 18:16

Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête à la suite d'actes de violence sur une fillette de trois ans, filmés dans une classe de petite section de l’école maternelle des Frères-Voisins, dans le XVe arrondissement de Paris, le 3 septembre dernier. Les images, largement diffusées sur les réseaux sociaux, montrent l'enseignante frapper la petite fille dans le dos, la faisant tomber, avant de l’asperger au visage avec un liquide non identifié. L'enregistrement a été réalisé par une mère d’élève présente sur les lieux, choquée par la scène.

Après la diffusion de la vidéo, qui a suscité une vive indignation, les parents de la fillette ont déposé plainte pour violences aggravées, comme l'a confirmé leur avocate, Me Vanessa Edberg. Les violences sont qualifiées d’aggravées par trois circonstances : la victime est une personne vulnérable, les faits ont eu lieu dans un établissement scolaire, et ont été commis par une personne exerçant une mission de service public. Selon Me Edberg, la fillette, qui faisait sa première rentrée scolaire, avait déjà rapporté des coups reçus les jours précédents à sa mère. "La fillette a déjà vu un médecin, va en revoir pour évaluer son ITT (incapacité totale de travail, un examen utile à la justice pour évaluer la gravité des blessures, ndlr). Le premier médecin a évalué son préjudice psychologique à "sévère"", a précisé l'avocate, ajoutant que l'enfant refusait désormais de parler de sa maîtresse.

L'enseignante a «présenté ses excuses»

L'enseignante en cause, qui a été "arrêtée et remplacée", âgée d'une cinquantaine d'années et en poste dans l'école depuis dix ans, a "reconnu les faits" devant la directrice de l'établissement et a "présenté ses excuses" à la famille, a indiqué le rectorat. Elle a depuis été suspendue de ses fonctions. Le maire du 15e arrondissement, Philippe Goujon, a exprimé sa stupéfaction sur BFMTV : "C’est une enseignante confirmée qui connaît bien l'école, les parents, les élèves. C'est tout à fait insoutenable, ce comportement est inqualifiable".

La ministre de l’Éducation nationale démissionnaire, Nicole Belloubet, a réagi rapidement, déclarant sur X : "Ces images sont terriblement choquantes et inacceptables dans notre École. J'ai demandé sans délai le lancement d'une procédure disciplinaire, avec une suspension immédiate de la professeure. J'adresse tout mon soutien à la victime et sa famille, qui sont prises en charge". Le recteur de l'Académie de Paris, Bernard Beignier, a lui aussi condamné les faits, rappelant qu'"un enfant n’a pas à subir un acte de violence et surtout pas dans une école", ajoutant que "l’enseignante sera convoquée dans les prochains jours pour être entendue".

«Ma fille n'ose plus sortir de la maison»

Une cellule psychologique a été mise en place au sein de l'établissement pour accompagner les élèves et le personnel. Les investigations ont été confiées au commissariat d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) dans le cadre de cette enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre. Une enquête administrative a également été lancée par l'Académie de Paris, avec la possibilité d'un conseil de discipline pour l’enseignante mise en cause.

Selon les parents de la victime, leur fille est profondément traumatisée par cet événement. "À chaque fois que je ferme les yeux, j'entends ses pleurs résonner dans ma tête. Ma fille n'ose plus sortir de la maison", a confié le père de la fillette au Parisien.