Le samedi 9 septembre 2023 à 00:46
Un militaire, initialement venu pour une soirée avec ses collègues, est décédé après avoir été violemment frappé par des vigiles à la sortie d'une discothèque située dans le Var, le 27 août dernier, vers 5 heures. L'affaire a été révélée dans un communiqué conjoint du procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz, et du préfet du Var.
Le militaire, originaire de Carcassonne et récemment affecté à Fréjus, passait la soirée au "QG", une boîte de nuit de Solliès-Pont, en compagnie de cinq autres militaires. Tout a commencé par une simple altercation verbale qui a vite dégénéré. Deux vigiles de la discothèque ont violemment frappé le militaire.
Le procureur de Toulon, Samuel Finielz, a livré des détails glaçants : "Gisant inconscient sur la chaussée, son corps est tiré par un groupe de quatre personnes, dont trois vigiles et un client de l'établissement, pour être dissimulé entre des véhicules stationnés". Cette tentative de dissimulation ne s'arrête pas là. L'un des vigiles a délibérément donné une fausse direction aux secours qui, ne trouvant pas le blessé, ont quitté les lieux. Les amis du militaire, alertés, ont pris l'initiative de transporter la victime dans leur unité par leurs propres moyens.
"Le lendemain matin, alertée par ses cris et devant la gravité de ses blessures, l'astreinte de l'unité intervient et il est pris en charge par les secours. Il est hospitalisé à l'hôpital Sainte-Anne où il est décédé le 1er septembre", poursuit le procureur de la République. L'autopsie a confirmé que la cause du décès était un traumatisme crânien accompagné d'une "hémorragie cérébrale diffuse".
Placement en détention provisoire requis pour les deux vigiles
Huit personnes ont été interpellées, les 6 et 7 septembre, dans cette enquête : trois agents de sécurité de la discothèque, un client et les quatre militaires qui ont transporté la victime. Parmi eux, deux vigiles ont reconnu avoir porté les coups, tandis que le troisième vigile et le client ont admis avoir aidé à déplacer le militaire blessé. Le quatrième vigile a avoué avoir intentionnellement induit les secours en erreur.
Les suspects ont été déferrés devant un juge d'instruction de Toulon, et une information judiciaire a été ouverte pour divers chefs : "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par une personne exerçant une activité de sécurité privée", "entrave aux secours", "non-assistance à personne en danger", et "modification illicite de scène de crime". Le parquet a requis le placement en détention provisoire des deux vigiles ayant porté les coups à la victime.
Une procédure administrative visant la discothèque
En parallèle, la préfecture du Var a entamé une procédure administrative contre la discothèque "QG", qui pourrait entraîner sa fermeture pour une période de six mois. De plus, le parquet de Toulon a ouvert une enquête préliminaire concernant l'absence d'agrément du centre national des activités de sécurité privée pour les vigiles de cet établissement.