Villepinte : Un détenu soupçonné de proxénétisme et de blanchiment d'argent depuis sa cellule

Un détenu de la maison d'arrêt de Villepinte a été mis en examen pour "proxénétisme aggravé" et "traite des êtres humains". Soupçonné d'avoir orchestré un réseau de prostitution depuis sa cellule, l'homme fait l'objet d'une enquête qui révèle un système complexe impliquant plusieurs complices et des mécanismes de blanchiment d'argent.
Villepinte : Un détenu soupçonné de proxénétisme et de blanchiment d'argent depuis sa cellule
Illustration. (PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le mercredi 1 novembre 2023 à 19:34

Un détenu de la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) vient d'être mis en examen pour des faits de "proxénétisme aggravé" et "traite des êtres humains". Il est soupçonné d'avoir orchestré un réseau de prostitution impliquant six jeunes femmes, depuis sa cellule de prison, raconte Le JDD.

L'enquête, initiée au printemps dernier par la police judiciaire de Cergy (Val-d'Oise), a démarré lorsque deux jeunes mineures ont été identifiées comme se prostituant dans un appartement à Franconville. Les enquêteurs ont rapidement établi un lien entre ces deux mineures et le détenu. Le frère de ce dernier est également soupçonné d'avoir collecté une partie des gains des deux mineures et de quatre autres jeunes femmes.

Une complice a également été identifiée : elle était en charge de louer des appartements via une plateforme en ligne pour servir de lieux de prostitution. "Une des escorts a été entendue par la PJ et elle a indiqué avoir travaillé pour le principal commanditaire entre les mois de septembre 2022 et avril 2023", a confié une source judiciaire, à nos confrères. Selon cette même source, la plupart des revenus, qui s'élevaient à 25 000 euros par mois, étaient transférés vers les comptes du détenu, via son frère.

30 000 euros versés via des cartes bancaires prépayées

Les enquêteurs ont également mis à jour un système de blanchiment d'argent : plus de 30 000 euros ont été versés sur des cartes bancaires prépayées rattachées aux comptes du détenu sur le site de jeux en ligne Winamax, et auprès de la néo-banque N26. Ses deux principaux complices ont eux aussi été mis en examen avant d'être placés sous contrôle judiciaire.

Le détenu en cause a été extrait de sa cellule le 19 septembre dernier et a fait valoir son droit au silence durant ses auditions, avant d'être réincarcéré, faisant l'objet d'un nouveau mandat de dépôt.