Le dimanche 27 décembre 2020 à 15:00
Sandrine S. s'est exprimée dans un communiqué de son avocat. Mardi soir peu avant 21 heures, elle a alerté l'une de ses amis qu'elle avait été frappée par son compagnon, Frédérik Limol. Cette dernière a alors prévenu les gendarmes. La victime s'était réfugiée sur le toit de sa maison située à Saint-Just (Puy-de-Dôme).
A l'arrivée des gendarmes, son compagnon qui était lourdement armé, a ouvert le feu. Au total, trois militaires ont été tués par ses nombreux tirs. Un quatrième a été blessé, sauvé par son gilet pare-balles.
Mère de deux filles qui n'étaient pas présentes lors de cette nuit d'horreur, Sandrine S. rend « hommage à ceux qui ont sacrifié leurs vies pour sauver la sienne », précise le communiqué cité par Le Parisien. "Les mots sont insuffisants pour exprimer sa reconnaissance. Elle adresse ses profondes pensées aux familles des gendarmes", ajoute son avocat. Ce dernier évoque l'« emprise » de Frédérik Limol sur sa cliente ainsi que "plusieurs années de violences physiques et psychologiques".
"C’est une véritable scène de guerre"
Lors d'une conférence de presse quelques heures après les faits, le procureur de la République de Clermont-Ferrand a décrit une effroyable scène de crime : "C’est une véritable scène de guerre à laquelle nous avons été confrontés ce matin : des centaines et des centaines de douilles, la maison incendiée, un individu surarmé… Une scène atypique". Frédérik Limol était "extrêmement déterminé à faire un carnage, quelles que soient les personnes" face à lui, a-t-il ajouté.
Le tueur était muni d'un fusil de type AR-15 équipé d'un silencieux et d'une visée laser, mais également de deux armes de poing, deux Glock 17 et 19, ainsi que de quatre couteaux. Il a ouvert le feu soudainement et sans qu'aucun contact ne soit établi avec les gendarmes. L'assaillant de 48 ans s'est vraisemblablement donné la mort avec l'une de ses armes.
Son ex-épouse affirme avoir lancé de nombreuses alertes
L'ex-épouse du tueur, avec qui il a eu un enfant aujourd'hui âgé de 7 ans, s'est elle aussi exprimée. "Beaucoup de gens savaient qu’il avait un problème. Ce ne sont pas les gendarmes qui ont failli", a-t-elle déclaré. "J’ai alerté la police, la gendarmerie, l’aide sociale à l’enfance, j’ai même écrit à Marlène Schiappa (...) Rien n’a été fait. On m’a dit à chaque fois qu’il allait certainement se calmer", a précisé la mère de famille, qui rencontrait encore des problèmes avec son ex-mari, au sujet de leur petit garçon, dont il avait perdu la garde.
Dans un communiqué ce samedi, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, qui était secrétaire d’État en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes au moment où Sandrine S. aurait envoyé ce courrier, a réagi aux propos de cette dernière. La ministre précise qu'« après des recherches ces 25 et 26 décembre, ni la Préfecture, ni le bureau des courriers de Matignon chargé de recevoir et répertorier les courriers reçus des secrétariats d'État lui étant rattachés n'avaient, à ce stade, de trace de la lettre évoquée ».
— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) December 26, 2020
Une cérémonie en hommage des gendarmes lundi à Ambert
Une cérémonie d'hommage aux trois gendarmes tués - le brigadier Arno Mavel, l'adjudant Rémi Dupuis et le lieutenant Cyrille Morel - se déroulera ce lundi à Ambert, où ils travaillaient, en présence de Florence Parly, ministre des Armées, de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, ainsi que du directeur général de la gendarmerie nationale.
Une décoration sera également remise au quatrième militaire blessé au cours de l'intervention, l’adjudant-chef Bertrand Boyon.