Le samedi 21 décembre 2024 à 11:46 - MAJ samedi 21 décembre 2024 à 12:25
Une attaque à la voiture bélier a frappé le marché de Noël de Magdebourg (Saxe-Anhalt), en Allemagne, ce vendredi 20 décembre, faisant deux morts, dont un enfant, et 68 blessés, dont une quinzaine grièvement. Selon un nouveau bilan donné ce samedi matin par le magazine Der Spiegel et confirmé par les autorités, cinq personnes ont été tuées. Le quotidien Bild précise que 41 personnes sont très grièvement blessées et 78 plus légèrement. Il y a plus de 200 blessés au total.
L’attaque s’est produite vers 19 heures, lorsqu’un homme au volant d'une voiture BMW a foncé dans la foule sur près de 400 mètres, à pleine vitesse. Le conducteur, un médecin spécialisé en psychiatrie et psychothérapie, âgé de 50 ans et originaire d’Arabie saoudite, a été interpellé sur les lieux par les forces de l’ordre. Le suspect, Taleb A., travaillait dans une clinique à Bernbourg, au sud de Magdebourg, indique le Spiegel. Le tueur aurait été absent à plusieurs reprises ces dernières semaines pour cause de maladie. Des perquisitions étaient en cours ces dernières heures, notamment à son domicile. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre la voiture du tueur qui arrive à pleine vitesse et percute très violemment la foule.
Le parquet de Magdebourg a précisé : "En l’état actuel de l’enquête, il n’est pas encore possible de catégoriser ce qui s’est passé". Si l’hypothèse d’un attentat a été évoquée, aucun élément ne confirme pour l’heure une motivation islamiste. Taleb A., réside en Allemagne depuis mars 2006 où il bénéficie du statut de réfugié depuis juillet 2016. Il exerçait dans une commune voisine et était connu pour ses prises de position critiques envers l’Islam, dénonçant une supposée islamisation de l’Allemagne.
Un rapport de la chaîne Welt TV souligne que certains témoignages le décrivent comme un homme se sentant persécuté, tandis que d’autres médias évoquent des accointances possibles avec l’extrême droite. Der Spiegel a indiqué que "les motivations restent mystérieuses, un arrière-plan islamiste semble exclu".
«C'est inimaginable»
L’atmosphère festive du marché a laissé place à une scène de chaos et de désolation. "Nous avons vu le toit de la voiture, puis ça s’est passé. Tout le monde était ensuite allongé sur le sol, des enfants, des hommes, des blessés avec fractures ouvertes, c’est inimaginable", a témoigné une personne auprès de Welt TV. Une autre victime s'est exprimée : "C’est terrible, il y avait un cadavre à côté de moi pendant tout ce temps. Je pensais que j’allais juste au marché de Noël et une telle chose arrive. Le monde est malade".
Les secours, mobilisés en nombre, ont déployé des tentes blanches pour soigner les blessés sur place, à quelques mètres des étals éventrés. La maire de Magdebourg, Simone Borris, en larmes devant les médias, a déclaré : "Je n’aurais jamais pu imaginer que la ville soit touchée par un tel événement".
Le chancelier Olaf Scholz s’est rendu sur place dès samedi matin, accompagné de sa ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, promettant que "les services de sécurité feront toute la lumière sur le contexte" de cette attaque. Le chef de l’État allemand, Frank-Walter Steinmeier, a qualifié les faits d'"attentat" dans un communiqué, ajoutant que "la joie d’un Noël paisible à venir a été brutalement interrompue". L’événement a suscité une vive réaction à l’international. Emmanuel Macron, président français, a également réagi dans la soirée : "La France partage la douleur du peuple allemand et exprime toute sa solidarité". De son côté, l’Arabie saoudite a condamné l’attaque et exprimé son soutien aux victimes.
12 morts à Berlin en 2016
Bien que les motivations du suspect restent floues, l’attaque de Magdebourg rappelle tragiquement celle de Berlin en 2016, où une attaque similaire avait endeuillé un marché de Noël, faisant 12 morts et 56 blessés. Ce drame survient en pleine campagne pour les élections législatives anticipées du 23 février 2025, où la question de l’immigration joue un rôle central.