Jérôme Rodrigues et 3 autres Gilets jaunes blessés déposent plainte pour violences.

Jérôme Rodrigues ainsi que trois autres Gilets jaunes ont déposé plainte pour violences à l'encontre des forces de l'ordre, ce jeudi.
Jérôme Rodrigues et 3 autres Gilets jaunes blessés déposent plainte pour violences.
(capture écran Facebook)
Par Actu17
Le jeudi 14 février 2019 à 22:55

Des plaintes de quatre Gilets jaunes ont été déposée pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique. Les dépositions visent également le Préfet de police, Michel Delpuech.

"Nous avons déposé ce jour devant le doyen des juges d'instruction (...) quatre plaintes criminelles avec constitution de partie civile pour violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l'autorité publique, en réunion et ayant entraîné une mutilation permanente; et complicité de violences volontaires aggravées contre X et contre Michel Delpuech, préfet de Paris" a détaillé leur avocat, Me Arié Alimi.

Jérôme Rodrigues a déposé plainte suite à sa grave blessure à l'oeil droit, dont il a annoncé ce mercredi avoir perdu l'usage. Cette figure des Gilets jaunes a expliqué avoir été la cible d'un tir de LBD, le 26 janvier dernier à Paris.

L'homme qui a eu une main arrachée samedi dernier après l'explosion d'une grenade, Sébastien Maillet, fait partie des quatre plaignants. Les deux autres hommes affirment quant à eux avoir perdu un œil suite à un tir de LBD, lors d'une manifestation des Gilets jaunes à Paris.

"Nous avons perdu le lien de confiance avec le parquet de Paris"

Dans ses explications, leur avocat met en cause l'IGPN et l'IGGN : "Nous avons déposé ces plaintes car nous avons perdu le lien de confiance avec le parquet de Paris, compte tenu de deux faits graves qui se sont déroulé hier". "Il y a eu violation du secret de l'enquête dans l'affaire Rodrigues, s'agissant de l'expertise qui ne pouvait être détenue que par les services de l'IGPN" a ajouté l'avocat des quatre Gilets jaunes.

Me Arié Alimi fait référence à l'information révélée ce mercredi, indiquant que le sang retrouvé sur la balle de LBD remise à l'IGPN dans le cadre de l'enquête, n'est pas celui de Jérôme Rodrigues.

Les enquêteurs de l'IGGN pointés du doigt

"Par ailleurs, il y a eu des mesures d'intimidation par les services de l'IGGN (Inspection générale de la gendarmerie nationale, NDLR) contre M. Sébastien Maillet à l'hôpital Georges-Pompidou" a précisé Me Alimi, qui affirme dans le même temps avoir à sa disposition, des témoins, des vidéos et des enregistrements qui permettent de prouver ses dires.

Selon le récit de l'avocat, les enquêteurs de l'IGGN (Inspection générale de la gendarmerie nationale) se trouvaient devant la chambre d'hôpital de Sébastien Maillet ce mercredi après-midi et ont refusé de quitter les lieux, comme le demandait l'homme blessé. La police est alors intervenue a précisé Me Alimi.

Deux demandes d'expertises visant la grenade GLI-F4 et le LBD

Par ailleurs, deux demandes d'expertises ont été déposées devant le tribunal administratif de Paris écrit BFMTV. La première concerne la grenade GLI-F4 "pour connaître la puissance réelle et également la composition du gaz lacrymogène émis par ces grenades" a expliqué l'avocat.

La seconde demande vise l'utilisation du LBD. Le but est "d'obtenir des explications sur la puissance effective de cette arme et sur l'adéquation entre les munitions utilisées et l'arme" a mentionné l'avocat des quatre plaignants.

L'enquête de l'IGPN concernant la grave blessure à l'oeil de Jérôme Rodrigues le 26 janvier dernier, est toujours en cours.