Le mardi 15 mars 2022 à 20:16
L'affaire de la "sextape" de retour à Versailles : condamné en première instance à un an de prison avec sursis, l'avant-centre de l'équipe de France de football Karim Benzema sera rejugé par la cour d'appel les 30 juin et 1er juillet, quelques mois avant la Coupe du monde.
En octobre dernier, l'absence de la star du Real Madrid, devenu cette semaine le meilleur buteur de l'histoire du foot français, devant le tribunal correctionnel avait été très remarquée. Son avocat Antoine Vey avait alors mis en avant les "raisons professionnelles" de son client, qui venait de disputer une rencontre de Ligue des champions avec le Real Madrid et s'apprêtait à jouer un "clasico" contre le FC Barcelone.
Mais Me Vey avait précisé lors du délibéré, un mois plus tard, que Karim Benzema viendrait s'expliquer en appel. La date du procès en appel, indiquée à l'AFP par une source judiciaire confirmant une information du Monde, doit permettre sa présence au procès : sa saison avec le club madrilène sera terminée et l'attaquant ne sera pas non plus retenu par les Bleus.
Contactés par l'AFP mardi, ses avocats n'ont pas souhaité commenter la date du procès ni confirmer la présence de leur client devant la 9e chambre de la cour d'appel de Versailles. Ce deuxième procès ajoutera un nouvel épisode à une saga judiciaire qui dure depuis déjà plus de six ans. Ses dates devraient permettre à Karim Benzema d'être fixé sur son sort avant la Coupe du monde 2022, dont le coup d'envoi est fixé le 21 novembre.
"Mensonges" et "subterfuges"
Le joueur de 34 ans, qui a toujours clamé son innocence dans cette affaire, est resté éloigné des Bleus pendant plus de cinq ans avant de faire un retour surprise dans l'équipe de Didier Deschamps avant l'Euro-2021.
Avant de connaître le premier jugement cet automne, le patron de la Fédération française de football, Noël Le Graët, avait expliqué que son attaquant "ne serait pas exclu" de la sélection en cas de "sanction judiciaire".
En novembre 2021, l'avant-centre du Real Madrid a été condamné à un an de prison avec sursis et 75 000 euros d'amende pour complicité de tentative de chantage contre son ancien coéquipier en équipe de France, Mathieu Valbuena. Karim Benzema est le seul des cinq condamnés pour tentative de chantage ou complicité contre Matthieu Valbuena à avoir fait appel de sa sanction pénale. Il sera donc le seul à être rejugé par la cour d'appel de Versailles. L'ami d'enfance du joueur, Karim Zenati, a été condamné à une peine de quinze mois de prison ferme aménageable pour avoir participé au chantage avec Karim Benzema.
Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Versailles avait estimé que le footballeur s'était "personnellement impliqué, au prix de subterfuges et de mensonges, pour convaincre son coéquipier de se soumettre au chantage".
L'attaquant n'a fait preuve "d'aucune bienveillance à l'égard de Matthieu Valbuena, bien au contraire" et a agi "avec une certaine excitation, voire une certaine jubilation", avait ajouté son président.