Assassinat du policier Xavier Jugelé : 15 ans de réclusion requis en appel

Xavier Jugelé avait été tué à la Kalachnikov sur les Champs-Élysées, le 20 avril 2017, par le terroriste Karim Cheurfi, abattu juste après par les collègues de la victime.
Assassinat du policier Xavier Jugelé : 15 ans de réclusion requis en appel
Le portrait du policier Xavier Jugulé, tué sur les Champs-Élysées dans une attaque terroriste islamiste, lors d'une cérémonie d'hommage, le 25 avril 2017 à la préfecture de Paris. (AFP/Archives)
Par Actu17 avec AFP
Le mardi 4 octobre 2022 à 18:14

Quinze ans de réclusion criminelle et une requalification de son crime en infraction terroriste ont été requis mardi à l'encontre de Nourredine Allam, jugé en appel pour avoir vendu une arme à Karim Cheurfi, assassin du policier Xavier Jugelé en 2017 sur les Champs-Élysées.

"Je demande à la cour d'infirmer le jugement de première instance", a demandé l'avocate générale en estimant que l'accusé "n'assumait pas sa responsabilité" dans l'assassinat du policier.

Nourredine Allam, un Franco-Algérien de 32 ans, a été "le fournisseur direct" de la "Kalachnikov chargée de 25 cartouches" qui a été utilisé par Karim Cheurfi pour tirer sur des policiers. "Il n'a jamais montré le commencement d'un début d'empathie" pour les victimes, a estimé l'avocate générale.

La représentante du parquet général s'est dit "convaincue" que M. Allam "connaissait les intentions terroristes" de Karim Cheurfi connu pour ses propos véhéments et répétés contre la police. "En fait, depuis le début, Nourredine Allam s'en lave les mains", a insisté la magistrate.

La condamnation pour association de malfaiteurs terroriste (AMT) ne suppose pas que l'accusé soit radicalisé ou qu'il ait connaissance d'un projet d'attentat. Pour que l'AMT soit établie, il suffit que l'accusé ait conscience de la radicalisation du tueur, a rappelé l'avocate générale.

10 ans de prison en première instance

Le 20 avril 2017, Karim Cheurfi avait tué le policier Xavier Jugelé et blessé deux de ses collègues ainsi qu'une touriste allemande, avant d’être abattu par des tirs de riposte.

En première instance, Nourredine Allam avait été condamné à 10 ans de prison alors que le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait réclamé 18 ans de réclusion à son encontre. La cour n'avait pas retenu la qualification d'AMT, ne reconnaissant qu'un délit de droit commun.

Contre l'autre accusé, Médérik Marinne, acquitté en première instance et qui comparaît libre en appel, le parquet a requis -comme lors du procès en première instance - une peine de 24 mois de prison, dont 12 avec sursis.

Les empreintes de Médérik Marinne ont été retrouvées sur l'arme du tueur. Lors de son audition devant la cour d'appel, il a répété avoir touché l'arme "par accident" alors qu'il était en compagnie de Yanis Aidouni et Mohamed Bouguerra, les deux hommes accusés d'avoir vendu la kalachnikov à Nourredine Allam et qui, en première instance, ont été respectivement condamnés à six ans et cinq ans d'emprisonnement.

MM. Aidouni et Bouguerra n'étaient pas jugés en appel. Le verdict est attendu mercredi.