Le jeudi 6 octobre 2022 à 20:49
La cour d'assises spéciale statuant en appel dans l’affaire de l’assassinat en 2017 du policier Xavier Jugelé, a confirmé mercredi l’arrêt de première instance en condamnant Nourredine Allam, le principal accusé, à dix ans de réclusion criminelle. Contrairement aux vœux du parquet général, la cour n’a pas retenu l’association de malfaiteurs terroriste à l’encontre de l’accusé.
Après avoir nié tout en bloc lors du procès en première instance, le Franco-Algérien de 32 ans a reconnu en appel avoir servi d’intermédiaire entre Karim Cheurfi, l’homme qui a tué Xavier Jugelé sur les Champs-Élysées en avril 2017, et l’homme qui lui a vendu une Kalachnikov. Selon l’accusation, c’est Nourredine Allam qui aurait vendu cette arme à Karim Cheurfi après l’avoir acheté à un tiers.
"Nourredine Allam a eu nécessairement connaissance du projet criminel de Karim Cheurfi d’attenter à la vie de policiers", a retenu la cour. Mais, a-t-elle ajouté, il n’en connaissait pas les détails. "Aucun élément ne permet d’établir que Nourredine Allam avait connaissance de la radicalisation de Karim Cheurfi, de ses idées djihadistes et de ses projets terroristes", a indiqué le président de la cour d'assises David Hill.
En conséquence, a-t-il ajouté, Nourredine Allam est "acquitté du crime de participation à une association de malfaiteurs terroriste". Comme en première instance, il a donc été condamné pour une simple association de malfaiteurs de vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes.
Dans ses réquisitions, l’avocate générale avait requis 15 ans de prison et demandé la requalification de son crime en infraction terroriste.
«L’institution policière est bafouée»
"C’est minable", s’est écrié Michel Jugelé, le père de Xavier Jugelé, à l’annonce du verdict. "L’institution policière est bafouée", a-t-il estimé. "Si ce n’est pas un acte terroriste, qu’est-ce que c’est", s’est interrogé de son côté Christophe Crépin, porte-parole du syndicat Pro Police.