Attaque au couteau à Apt : le suspect mis en examen pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste

Un homme de 32 ans a été mis en examen et écroué ce mercredi pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, après une attaque au couteau survenue samedi dans un supermarché d’Apt (Vaucluse). L’agresseur, maîtrisé par des clients et un agent de sécurité, avait déjà été condamné en 2017.
Attaque au couteau à Apt : le suspect mis en examen pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste
Illustration. (Sergey Novikov / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 30 janvier 2025 à 00:19

L'auteur présumé de l'attaque au couteau dans un supermarché d'Apt (Vaucluse) samedi soir, Mehdi B., a été mis en examen et écroué ce mercredi pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, a annoncé le parquet national antiterroriste (PNAT). Une information judiciaire a été ouverte.

Selon le communiqué du PNAT, Mehdi B., âgé de 32 ans, s’est introduit seul dans le supermarché vers 17h30 et s’est "immédiatement dirigé vers les lignes de caisse, où se trouvait un couple". Il s’est alors positionné derrière un client avant de lui porter "de nombreux et violents coups de couteau à la gorge", puis "vers le haut du corps" en raison des tentatives de défense de la victime. Des témoins l’ont entendu crier à plusieurs reprises "Allah Akbar".

L’intervention rapide de l’agent de sécurité du supermarché a permis de "le désarmer et de le maîtriser, avec l’aide d’un employé et de clients". Un couteau de cuisine à manche en bois, dont la lame de 9 cm s’était brisée, a été retrouvé au sol. Les gendarmes, alertés, sont arrivés rapidement et ont procédé à l’interpellation de Mehdi B. à 17h35. Il a été placé en garde à vue.

Un suspect qui a des antécédents judiciaires

Le PNAT précise que Mehdi B. est un Français né à Apt, "sans emploi et sans revenu", vivant chez un membre de sa famille. Il avait déjà été condamné à trois reprises, notamment le 22 novembre 2017 par le tribunal correctionnel d’Avignon à six ans d’emprisonnement pour des infractions à la législation sur les explosifs. Lors des investigations menées à l’époque, les enquêteurs avaient mis en évidence la confection d’"une ceinture explosive factice" ainsi que la détention, à son domicile, de "plusieurs kilos de TATP en cours de fabrication". Son "intérêt pour le Hamas et Daesh" avait été relevé, mais les enquêteurs n’avaient pu caractériser un projet terroriste.

Durant son incarcération, il s’était rapproché d’individus radicalisés et s’était intéressé à "la littérature salafiste et prônant le djihad armé". Il a purgé sa peine dans un quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR). À sa sortie de détention, en septembre 2021, il était suivi dans le cadre d’un suivi socio-judiciaire jusqu’en 2024 et surveillé par les services spécialisés. Malgré ces mesures, "aucun élément nouveau" n’avait été relevé lors de la visite domiciliaire effectuée en 2023.

Une enquête qui se poursuit

Selon le PNAT, "aucun lien avec une organisation terroriste n’est établi à ce stade". Mehdi B. est décrit par son entourage comme isolé et tenant des propos complotistes et hostiles aux institutions étatiques. Il aurait "intensifié sa pratique religieuse depuis 18 mois". Son état psychologique sera examiné dans le cadre de l’information judiciaire, certains proches évoquant "un état dépressif sévère après un épisode psychotique intervenu en 2022".

L'examen médical réalisé lors de sa garde à vue a conclu que son état de santé était compatible avec cette mesure. Il a reconnu "la matérialité des faits", tout en contestant "toute intention homicide".

La victime principale, blessée à l’oreille et au menton, a reçu une incapacité totale de travail (ITT) de sept jours. L’agent de sécurité, également blessé, fera l’objet d’une expertise pour évaluer ses séquelles. Une association d’aide aux victimes a été mobilisée pour soutenir les témoins et les personnes affectées par l’attaque.

Au terme de son déferrement, Mehdi B. a été mis en examen pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste. "Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste (SDAT), à la direction zonale de la police nationale (DZPN) Sud-Est et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI)", avait précédemment indiqué le PNAT.