Le vendredi 19 août 2022 à 11:39
Trois hommes âgés de 20 à 32 ans ont été condamnés ce jeudi au tribunal de Créteil (Val-de-Marne) à trois ans de prison ferme, et quatre ans de prison assortis d'un an de sursis, pour l'un d'entre eux, pour avoir participé début août à l'attaque "orchestrée" du commissariat de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Les trois prévenus ont été placés sous mandat de dépôt et écroués. Interpellés ce mardi matin, ils ont été jugés dans le cadre d'une comparution immédiate. Le procureur de la République, Stéphane Hardouin, avait requis des peines de deux à quatre ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt, évoquant des faits "d'une gravité exceptionnelle" qui auraient pu provoquer "la mort ou l'infirmité" des fonctionnaires. Les messages retrouvés par les enquêteurs ont démontré que "l'attaque des agents de police avait été orchestrée par un groupe d'individus".
Mamadou D., né en 1989, avait déjà été condamné à 17 reprises - notamment pour des faits de violences avec arme -, Mohamed B., né en 2001, à deux reprises pour trafic de stupéfiants, et Waël A., né en 1994, de nationalité tunisienne, n'avait jamais été condamné par le passé.
Jets de cocktails Molotov et tirs de mortiers d'artifice
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 31 juillet au 1er août dernier. Le portail du commissariat a été "bloqué" durant l'attaque. Des individus ont lancé des cocktails Molotov dans la cour du bâtiment, où se trouvaient des policiers. D'autres agresseurs avaient tiré des mortiers d'artifice sur le bâtiment. Peu après, un véhicule de la la brigade anticriminalité (BAC) a été attaqué à son tour, non loin de là, par de nombreux tirs de mortiers d'artifice notamment. "L'un des mortiers a explosé dans l'habitacle du véhicule", avait précisé une source policière à Actu17. "Un véritable acharnement qui aurait pu avoir des conséquences bien plus graves". Deux policiers de la BAC de 34 et 33 ans avaient été blessés. Lors des constatations, une soixantaine d'impacts correspondant aux tirs de mortiers d'artifice ont été relevés sur la voiture de ces agents.
Une source proche du dossier évoquait par ailleurs à Actu17 la possibilité que cette attaque soit liée à différentes opérations de police récentes, ayant permis la saisie de produits stupéfiants, dans les cités voisines.
Les enquêteurs de la sûreté territoriale du Val-de-Marne, en charge des investigations, se sont basés notamment sur l'analyse de la téléphonie et des réseaux sociaux pour identifier les suspects. En outre, l'analyse des scellés a permis d'isoler sur un mortier et sur un cocktail Molotov, des traces ADN.