Le vendredi 11 mars 2022 à 12:08
Un ancien magistrat a été condamné ce vendredi à Besançon (Doubs) à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Il était jugé pour avoir proposé à des internautes des relations sexuelles avec sa fille de 13 ans, sans être passé à l’acte. Ce père de trois enfants âgé de 56 ans, qui était vice-président du tribunal judiciaire de Dijon, a également été soumis à une obligation de soins et à l’interdiction d’exercer une activité bénévole ou professionnelle en lien avec des mineurs.
Le prévenu ne s’était pas présenté à l’audience le 18 février dernier en raison de "son état de santé". Il pourra effectuer la partie ferme de sa peine sous surveillance électronique à son domicile, où il vit toujours avec sa famille. Son identité n'a pas été révélé pour préserver celle de sa fille mineure. L'homme sera inscrit au fichier des délinquants sexuels. Il avait déjà été révoqué en juillet dernier par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), mais cette décision fait l’objet d’un recours devant le Conseil d’État.
L'affaire a débuté par un signalement du site libertin Wyylde, le 21 octobre 2019. L'ex-magistrat a été repéré à cause de ses propos inquiétants. Il proposait en effet à des utilisateurs d'avoir des relations sexuelles avec sa fille âgée de 13 ans. Le parquet de Nanterre s'est saisi du dossier et des enquêteurs se sont fait passer pour un internaute pour entrer en contact avec le suspect.
Un "délire à connotation sexuelle"
Lors de ses auditions, l'ex-magistrat a affirmé qu'il n'y avait eu aucun passage à l'acte concernant sa fille et qu'il s'agissait seulement d'un "délire à connotation sexuelle". Pour sa défense, le mis en cause a affirmé aux policiers et aux experts psychiatres qu'il avait été traumatisé par le procès Bodein, en 2007. Pierre Bodein, surnommé "Pierrot le fou", est un tueur en série qui a tué et violé - notamment des petites filles - et qui a été condamné à la perpétuité. Le prévenu travaillait sur ce dossier à l'époque. Il affirme avoir subi un mal-être dont il n'a jamais fait part, qui s'est transformé en stress post-traumatique.