Deux policiers de la BRAV-M condamnés à de la prison avec sursis pour des violences lors d'une manifestation

Deux policiers de la BRAV-M ont été condamnés à des peines de prison avec sursis pour avoir percuté à moto un manifestant et l’avoir frappé lors d’une mobilisation à Paris en mars 2023. Un troisième policier a été relaxé. La scène avait été filmée et largement diffusée.
Deux policiers de la BRAV-M condamnés à de la prison avec sursis pour des violences lors d'une manifestation
Des policiers de la BRAV-M le 4 mai 2019 lors d'une manifestation à Paris. (José Hernandez Camera 51 / Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 27 mai 2025 à 11:05

Deux policiers de la BRAV-M ont été condamnés ce lundi à de la prison avec sursis pour avoir roulé à moto sur un manifestant et l’avoir frappé lors d’une mobilisation contre la réforme des retraites à Paris. L'un des fonctionnaires a décidé de faire appel.

Les faits se sont produits le 21 mars 2023, dans le 12e arrondissement de Paris. Deux équipages de la brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M), composés de deux motards et de deux passagers, étaient intervenus après que des témoins avaient signalé le comportement de personnes lançant des projectiles. L’intervention a été filmée par deux vidéos : l’une captée par un passant, diffusée sur les réseaux sociaux, et l’autre issue de la caméra piétonne portée par un des policiers impliqués.

Sur les images, on voit un jeune homme, Valentin P., étudiant de 19 ans, tenter de fuir les policiers à moto. Il trébuche sur le trottoir, avant d’être rattrapé. Un motard accélère et son véhicule percute la jambe gauche de l’étudiant, qui reçoit ensuite plusieurs coups, accompagnés d’insultes. Les fonctionnaires se retrouvent peu après et commentent la scène devant leurs collègues : "On vient de percuter un mec, on l’a démonté, on l’a découpé !".

Valentin P. s’était vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de huit jours. Le personnel médical a relevé "d’importantes ecchymoses" et "un hématome de 56 centimètres derrière le tibia gauche".

Des peines plus lourdes que celles requises par le parquet

Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement lundi 26 mai. Vincent V., conducteur de la moto, a été condamné à douze mois de prison avec sursis, à une interdiction de port d’armes pendant cinq ans, ainsi qu’à une interdiction définitive d’exercer la fonction de policier ou de gendarme. Le parquet avait requis des peines moins lourdes. L'avocat du fonctionnaire, Me Jérôme Spyridonos, a annoncé qu'il allait faire appel.

Mathias M., un autre fonctionnaire, a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour avoir porté des coups de manière intentionnelle. Un troisième policier, suspecté d’avoir donné un coup de pied au manifestant, a été relaxé. Le tribunal a estimé qu’il ne s’agissait pas d’une violence volontaire.

La BRAV-M a été créée en 2019 dans le contexte du mouvement des "Gilets jaunes", afin de permettre une réponse rapide et mobile aux débordements lors de manifestations. Composée de policiers à moto opérant en binômes (un conducteur et un passager), cette brigade est spécialisée dans les interventions dynamiques et ponctuelles en milieu urbain. La semaine dernière, un autre policier de cette brigade a été reconnu coupable de violences contre un observateur de la Ligue des droits de l’homme, lors d’une manifestation à Paris le 1er mai 2021. Le policier de 30 ans a été condamné à un stage de citoyenneté.