Le lundi 13 janvier 2025 à 11:17
Six personnes ont été mises en examen à Paris ce week-end, soupçonnées d’avoir participé à des escroqueries aux cryptomonnaies au cours des dernières années, a indiqué samedi le parquet de Paris. Parmi elles, cinq ont été placées en détention provisoire.
"Les chefs de mise en examen sont les suivants : vol en bande organisée, blanchiment aggravé, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données commis en bande organisée, étant précisé que tous ne sont pas mis en examen sous l’ensemble de ces qualifications", a précisé le ministère public. Par ailleurs, "à l’issue des débats contradictoires devant le juge des libertés et de la détention, cinq des six mis en examen ont été placés en détention provisoire" tandis que le sixième, mineur au moment des faits, a été placé sous contrôle judiciaire, a ajouté le parquet.
L’information judiciaire avait été ouverte le 5 novembre 2024 par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris. 14 personnes ont été interpellées mercredi dernier lors d'un coup de filet mené à partir de 6 heures par une centaine de policiers, en Seine-Saint-Denis. Les suspects sont issus de la communauté des gens du voyage sédentarisée, certains étant originaires de Serbie, selon des sources proches de l'enquête.
Un mode opératoire bien rodé
Les suspects sont soupçonnés d’avoir mis en place un stratagème complexe : "les mis en cause sont soupçonnés d’avoir proposé des investissements fallacieux, et de prétendre vérifier la fiabilité financière de leurs victimes par un virement en cryptomonnaie, tout en observant les codes créés pour en obtenir le déverrouillage", selon le parquet. Un mode opératoire également connu sous le nom de "Rip deal".
Le préjudice global est estimé à plus d’1,2 million d’euros. "Des saisies ont été effectuées, de comptes bancaires, de cryptomonnaies, de véhicules et de maroquinerie de luxe, pour un montant estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros", a précisé le parquet.
Une perquisition avec un chien détecteur de composants
Johanna Brousse, vice-procureur du parquet de Paris et cheffe de la section de lutte contre la cybercriminalité, a salué sur le réseau social LinkedIn une avancée notable dans les techniques d’investigation, évoquant "la première perquisition avec un e-dog, Snatch le chien cyber, formé à la détection des composants informatiques".
Les investigations dans ce dossier sont réalisées par la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne et au commandement du ministère de l'Intérieur dans le cyberespace (ComCyber-MI).