Gilets jaunes : Relaxe d'un CRS poursuivi pour la main arrachée d'un manifestant en 2018

Un major de CRS, poursuivi pour blessures involontaires après qu’un manifestant Gilet jaune a eu la main arrachée en 2018, a été relaxé à Paris. Le tribunal a jugé que son usage de la grenade GLI-F4 était justifié par les circonstances de la manifestation.
Gilets jaunes : Relaxe d'un CRS poursuivi pour la main arrachée d'un manifestant en 2018
Des CRS à Paris, le 29 mai 2018. (Illustration / Alexandros Michailidis / Shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 17 octobre 2025 à 21:56

Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé, ce vendredi 17 octobre, le major de CRS Jackie D., poursuivi pour blessures involontaires après qu'un manifestant Gilet jaune a eu la main arrachée lors de l'explosion d'une grenade en 2018.

Le 24 novembre 2018, lors de l'acte II du mouvement des Gilets jaunes, la situation avait dégénéré sur un rond-point situé en bas des Champs-Élysées, à Paris. Engagé dans les opérations de maintien de l'ordre, le major Jackie D. avait lancé une grenade GLI-F4, un engin contenant 25 grammes d'explosif générant une onde de choc, un effet assourdissant et la dispersion de gaz lacrymogène. Quelques instants plus tard, Gabriel Pontonnier, présent sur place avec plusieurs membres de sa famille, avait eu la main arrachée après avoir ramassé la grenade.

«Une réponse nécessaire et proportionnée»

Le tribunal a estimé que "l'action du major D. constituait une réponse nécessaire et proportionnée", au regard de "la situation très dégradée" de la manifestation, et qu'elle était "propre à l'exercice de ses fonctions de maintien de l'ordre", malgré "l'issue dramatique" du jet de grenade. Le parquet, qui avait requis un non-lieu au cours de l'information judiciaire, avait également demandé la relaxe du policier à l'audience du 11 septembre pour les mêmes motifs.

À la barre, le major Jackie D. a expliqué avoir agi dans un contexte de tension extrême. "J'ai jeté la grenade pour faire reculer les assaillants et faire cesser le nombre de projectiles que mes hommes et moi on reçoit", a-t-il déclaré, en précisant ne pas avoir lancé l'engin "au milieu des manifestants" mais "entre les CRS et les manifestants".

De son côté, Gabriel Pontonnier s'était rendu à Paris avec ses proches pour manifester en faveur du service public, de manière "pacifique". Il avait 21 ans au moment des faits, venait de valider sa formation de chaudronnier chez les Compagnons du Devoir et souhaitait créer son entreprise. Il dit ne plus se souvenir de la scène et ignore s'il a tenté de ramasser la grenade. Depuis, il a subi 25 interventions chirurgicales et évoque un lourd retentissement psychologique : "Tous mes projets sont tombés à l'eau".