Incendie mortel de la rue Erlanger à Paris : l'accusée condamnée à 25 ans de réclusion

25 ans de réclusion criminelle : c'est la peine qui a été infligée à Essia Boularès ce jeudi par la cour d'assises de Paris, pour l'incendie criminel qui a causé la mort de dix personnes, rue Erlanger à Paris (XVIe), en février 2019.
Incendie mortel de la rue Erlanger à Paris : l'accusée condamnée à 25 ans de réclusion
L'incendie d'un immeuble, le 5 février 2019 à Paris, qui a fait 10 morts et 96 blessés. (Benoît Moser / BSPP - Brigade de sapeurs-pompiers de Paris)
Par Actu17 avec AFP
Le vendredi 24 février 2023 à 00:46

Une femme de 44 ans, Essia Boularès, a été condamnée à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris, ce jeudi. Elle a été reconnue coupable d'avoir provoqué un incendie qui a causé la mort de dix personnes en février 2019, rue Erlanger à Paris. Des dizaines de personnes avaient également été blessées. La défense a qualifié cette peine de "peine d'élimination sociale" et a annoncé envisager de faire appel.

L'accusée a été déclarée coupable de "destruction d'un bien appartenant à autrui, par l'effet d'un incendie, ayant entraîné la mort", un crime passible de la réclusion à perpétuité. La gravité des conséquences de cet acte criminel a été soulignée pendant le procès.

Essia Boularès, qui souffre d'addictions et d'importants troubles psychiatriques, a reconnu avoir mis le feu au 2e étage de son immeuble du XVIe arrondissement de Paris la nuit du 4 au 5 février 2019, après un différend avec un voisin. Les fumées toxiques et les flammes avaient envahi en neuf minutes les huit étages de ce bâtiment ancien, difficile d'accès, piégeant de nombreux habitants dans leur appartement.

Au terme de plus de six heures de délibéré, le président de la cour Franck Zientara a justifié cette peine par "l'extrême gravité des faits", évoquant des actes "pas déconnectés de la réalité", un départ de feu "particulièrement efficace" constitué de papiers froissés, d'un tissu et de planches de bois, motivé par "la colère et le ressentiment".

«Une peine extrêmement lourd»

Dans la lecture des motivations, très sévères, il a aussi estimé que, contrairement à ses affirmations, Essia Boularès avait "conscience des conséquences prévisibles d'un tel acte". La peine est assortie d'une période de sûreté des deux tiers, soit 16 ans et huit mois, et d'un suivi socio-judiciaire pendant 15 ans avec "injonction de soins". "C'est une peine extrêmement lourde, qui ne laisse aucun espoir à notre cliente", a réagi Sébastien Schapira, l'un des avocats d'Essia Boularès.

"Se pose la question de savoir si, dans le cadre d'un appel, on pourra enfin tenter de trouver un équilibre entre la protection de la société et (...) les intérêts de l'accusée, qui reste un être humain qui a le droit aussi à une justice", a-t-il ajouté. Essia Boularès a dix jours pour faire appel.

«Pardon pour tout»

Claire M., habitante du 8e étage secourue par les pompiers après une quarantaine de minutes d'attente, a elle salué "une peine lourde, longue", jugeant "particulièrement importantes" la peine de sûreté et l'injonction de soins, "pour qu'on soit en sécurité".