Joggeuse violée à Poitiers : dix ans après, un homme identifié grâce à la généalogie génétique et écroué

Dix ans après l'agression et le viol d'une joggeuse à Poitiers (Vienne), un homme de 28 ans a été identifié grâce à des analyses ADN réalisées aux États-Unis. Mis en examen, il a reconnu les faits et a été placé en détention provisoire.
Joggeuse violée à Poitiers : dix ans après, un homme identifié grâce à la généalogie génétique et écroué
Illustration. (Alexandre Marchi / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le jeudi 11 décembre 2025 à 20:39

Un homme de 28 ans a été mis en examen dix ans après l'agression particulièrement violente d'une joggeuse à Poitiers (Vienne), grâce à une identification rendue possible par des analyses génétiques menées aux États-Unis en collaboration avec le FBI, dans le cadre de l'affaire dite du "violeur au tournevis".

Interpellé ce mardi 9 décembre en Indre-et-Loire, le jeune homme a été présenté ce jeudi devant la magistrate instructrice du pôle "cold cases" de Nanterre. Il a été mis en examen pour "tentative de meurtre accompagnée ou suivie d'un autre crime et de viol" et placé en détention provisoire. Le parquet de Nanterre précise qu'il "était mineur au moment des faits". Lors de sa garde à vue, il a reconnu avoir agressé la victime en 2015, alors qu'elle faisait son jogging le long du Clain à Poitiers (Vienne).

La victime laissée pour morte

Les faits se sont produits le 23 juin 2015. Ce jour-là, la jeune femme, âgée de 25 ans et infirmière, avait été attaquée par un individu arrivé en scooter, casqué. L'agresseur lui avait planté un tournevis dans le dos, lui perforant un poumon, avant de l'étrangler puis de la violer. L'homme avait ensuite pris la fuite. La victime, laissée pour morte, avait finalement survécu.

Les enquêteurs de Poitiers avaient retrouvé un ADN sur la scène, mais celui-ci ne correspondait à aucun profil enregistré dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) ni dans les bases européennes. L’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), qui avait repris les investigations en 2019, avait procédé à environ 300 prélèvements ADN dans les environs de Poitiers, sans obtenir le moindre rapprochement. L'enquête avait ensuite été confiée en 2022 au pôle "cold cases" de Nanterre.

«Les analyses réalisées dans le respect de la législation américaine»

Face à l'impasse, la juge d'instruction avait sollicité en juin 2025 le FBI pour réaliser des analyses comparatives d'ADN aux États-Unis, en recourant notamment à la généalogie génétique. Selon le parquet, "les analyses réalisées dans le respect de la législation américaine, révélaient des correspondances génétiques avec des individus susceptibles d’être des ascendants de l’auteur des faits". Ces correspondances proches ont permis de remonter rapidement jusqu'au suspect. Lors de sa garde à vue, le parquet indique que "les analyses génétiques effectuées lors de la garde à vue" correspondent "avec l'empreinte génétique inconnue mise en évidence sur la scène de crime".

Après sa reconnaissance des faits, l'homme a été placé en détention provisoire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.