Le vendredi 21 novembre 2025 à 10:25
Le directeur du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine), Nourredine Brahimi, a été écarté de son poste après l'évasion d'un détenu lors d'une sortie encadrée aux Champs-Libres, a annoncé le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, ce vendredi matin.
Le 14 novembre dernier, un homme né en 1988 et incarcéré depuis environ un an pour des faits de vols s'est soustrait à la vigilance de ses accompagnateurs lors d'une permission de sortir collective organisée au planétarium des Champs-Libres, dans le cadre de la Fête de la Science. Six détenus participaient à cette activité, encadrés par trois accompagnateurs issus de l'Éducation nationale. Aucun surveillant pénitentiaire n'était présent. Le détenu est depuis activement recherché.
Ce type de permission de sortie collective est accordé par des magistrats en fonction du projet de réinsertion de la personne détenue, de son comportement en détention, de la nature des condamnations et de sa dangerosité.
«Les consignes du ministre n'ont pas été respectées»
Le garde des Sceaux Gérald Darmanin a publiquement mis en cause ce vendredi le directeur du centre pénitentiaire. Il a affirmé que "les consignes du ministre n'ont pas été respectées" et a estimé que Nourredine Brahimi "ne peut pas rester en responsabilité".
"J'ai considéré que ce chef d'établissement qui a fait une faute mais ne mérite pas d'être sorti de la fonction publique (...) ne peut pas rester en responsabilité lorsqu'il est manifestement en train de mettre en place un système qui fait qu'une personne qui s'est évadée va se réévader", a souligné le ministre. Gérald Darmanin a justifié sa position : "Je dois aux victimes et à la société des comptes. Et les victimes et la société ne comprennent pas que des personnes puissent s'évader lors de sorties qui n'aient pas été validées par l'autorité hiérarchique".
Le détenu s'était déjà évadé par le passé
Le garde des Sceaux a également rappelé que le détenu en fuite avait déjà connu une précédente évasion : "Quand quelqu'un qui a déjà connu une évasion, est encore sélectionné par un chef d'établissement pour participer à une activité comme celle-ci et s'évade, je pense que les instructions n'ayant pas été respectées, il faut prendre un certain nombre de mesures".
Face à cette situation, Nourredine Brahimi a accepté une proposition de mutation pour rejoindre la direction de l'administration pénitentiaire, selon Ouest France. Une procédure disciplinaire a été ouverte concernant les conditions d'organisation de la sortie, notamment le fait que la direction de l'administration pénitentiaire n'avait pas été prévenue dans les formes de cette activité.
Le centre pénitentiaire réunit un centre de détention, une maison d'arrêt, un quartier dédié aux personnes condamnées à de courtes peines et un service médico-psychologique régional. L'établissement a une capacité de 716 places.