Le jeudi 2 octobre 2025 à 19:59
Le psychanalyste Gérard Miller, âgé de 77 ans, a été mis en examen ce jeudi soir pour viols et agressions sexuelles sur six femmes.
Le parquet de Paris avait requis plus tôt dans la journée sa mise en examen pour sept faits. Gérard Miller a toutefois été placé sous le statut de témoin assisté pour un viol sur mineur de plus de 15 ans, susceptible d’avoir été commis en 2000. Le parquet de Paris a précisé qu’il a été placé sous contrôle judiciaire avec "l’obligation de payer un cautionnement de 65 000 euros, l’obligation de suivre des soins, l’interdiction d’exercer l’activité de psychanalyste, toute activité impliquant un contact habituel avec les mineurs, ainsi que l’activité de chroniqueur télévision en public, l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et les personnes citées à la procédure, ainsi que l’interdiction de quitter le territoire".
L’enquête a débuté en février 2024, lorsque le parquet de Paris a reçu la plainte d’une femme pour des faits commis en 1995. La Brigade de protection des mineurs (BPM) a alors été saisie. Après cette première plainte, "une vingtaine de femmes ont apporté leur récit à la justice, relatant des scènes à caractère sexuel après une séance d’hypnose, ou une soirée alcoolisée, ou sous prétexte de rendez-vous dans un cadre professionnel. Elles étaient âgées de 14 à 25 ans au moment des faits décrits", a indiqué le parquet de Paris. "Certains de ces faits, qui auraient été susceptibles de qualification pénale, sont apparus prescrits", a précisé le ministère public.
Selon le parquet, quatre viols auraient été commis sur des mineures entre 2000 et 2019. Gérard Miller, interpellé à son domicile mardi, avait été placé en garde à vue dans les locaux de la BPM.
L’affaire a éclaté en janvier 2024, lorsque le magazine Elle a publié le témoignage d’une première femme affirmant avoir été victime d’un viol lors d’une séance d’hypnose en 2004, alors qu’elle avait 19 ans. Dans les semaines suivantes, d’autres récits ont été relayés par Elle et Mediapart, jusqu’à atteindre plus d’une cinquantaine de témoignages évoquant des faits allant de comportements déplacés à des violences sexuelles.
En avril 2024, les journalistes Cécile Ollivier et Alice Augustin ont publié Anatomie d’une prédation (Robert Laffont), décrivant un système de violences sexuelles qui aurait duré trente ans dans "l’omerta la plus totale".
«Je souhaite désormais réserver ma parole à l’institution judiciaire»
Gérard Miller nie l’ensemble des accusations. "Certain de n’avoir commis aucune infraction et prêt à répondre sur chacun des faits reprochés, je souhaite désormais réserver ma parole à l’institution judiciaire", avait-il déclaré en février 2024. Sur le réseau social X, il avait également affirmé n’avoir pratiqué l’hypnose qu’en public, expliquant que les séances en privé relevaient de "tests élémentaires" et que "celui ou celle qui acceptait de s’y livrer n’était absolument pas hypnotisé, il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens".
Dans une autre déclaration, il a assuré "n’avoir jamais abusé sexuellement de quiconque, et ce en aucune circonstance".