Le lundi 25 novembre 2024 à 19:29
Un policier marseillais a été condamné ce lundi à deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt, pour avoir consulté irrégulièrement des fichiers de police au bénéfice de membres du crime organisé. Cette peine inclut la révocation d’un sursis antérieur, alourdissant la sanction initiale d’un an de prison ferme prononcée par le tribunal. Le fonctionnaire, désormais définitivement interdit d'exercer, en est à sa troisième condamnation.
Ce policier, âgé de 44 ans, travaillait de nuit à la prise de plaintes au commissariat de Noailles, dans le 1er arrondissement de Marseille, lorsqu’il a été pris en faute. Il avait accédé de manière irrégulière à plusieurs bases de données sensibles, notamment le Traitement des antécédents judiciaires (TAJ), le Fichier des personnes recherchées (FPR) et le Système d’immatriculation des véhicules (SIV). Ces consultations visaient deux individus liés au banditisme marseillais, dont l’un était présenté comme un ami d’enfance et l’autre comme "une connaissance du quartier", indique l'AFP.
Selon la présidente du tribunal, Cécile Pendaries, ce comportement constitue une trahison grave. "Vous avez porté atteinte à l’intégrité de la police", a-t-elle déclaré à l’audience. Le parquet avait requis une peine de quatre ans de prison, mais le tribunal a finalement opté pour deux ans ferme.
Déjà condamné en 2021 et en 2023
Ce fonctionnaire, entré dans la police en 2001, n’en est pas à son premier dérapage. En mai 2023, il avait été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir tenté de transmettre des téléphones portables à des détenus de la prison des Baumettes par l’intermédiaire des cellules du palais de justice de Marseille. Cette infraction avait conduit sa hiérarchie à examiner de près ses consultations des fichiers de police, révélant ainsi ces irrégularités. Plus tôt, en 2021, il avait déjà été condamné à un an de prison avec sursis pour une escroquerie portant sur des subventions d’associations.