Le mardi 19 septembre 2023 à 20:00
L'humoriste et polémiste franco-marocain Yassine Belattar a été condamné ce lundi par le tribunal correctionnel de Paris à une peine de quatre mois de prison avec sursis, pour des faits de menaces de mort et de conversations malveillantes.
L'affaire remonte aux années 2018 et 2019, où Yassine Belattar était poursuivi pour avoir menacé plusieurs personnalités du monde du spectacle. La justice a tranché sur des faits établis grâce à des enregistrements d'appels téléphoniques. Le scénariste et metteur en scène Kader Aoun a été reconnu comme victime de menaces de mort "établies et objectivées". Pour ces faits, Yassine Belattar a été condamné à lui verser un euro symbolique, en guise de dommages-intérêts.
En outre, l’humoriste de 41 ans a été reconnu coupable de conversations malveillantes envers un autre comédien, Kevin Razy. Il a été condamné à verser 500 euros de dommages-intérêts à ce dernier. Le tribunal a cependant relaxé Yassine Belattar pour les menaces de mort à l'encontre de David Weisbrod, directeur de production de Kader Aoun. L'humoriste avait affirmé vouloir "mettre le feu" aux bureaux de David Weisbrod.
La condamnation est assortie d'une obligation de soins et d'une interdiction formelle de rencontrer les victimes. Ce jugement est plus clément que les six mois de prison avec sursis initialement requis par le ministère public.
Ancien animateur de l’émission quotidienne "Les 30 Glorieuses" sur Radio Nova, Yassine Belattar avait perdu son poste à l’antenne suite à sa mise en examen en mars 2019. Les charges étaient notamment liées à un différend commercial en lien avec le rachat d’un théâtre parisien. L'affaire fait d'autant plus de bruit que Yassine Belattar est une personnalité publique controversée. Après les attentats du 13 novembre 2015, il avait été le premier humoriste à remonter sur scène au Bataclan. En 2018, le président de la République, Emmanuel Macron, l'avait même nommé au Conseil présidentiel des villes, une institution destinée à alimenter la réflexion sur les quartiers prioritaires.